La nonchalance selon Hermès

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Sa deuxième collection pour Hermès l’angoissait un peu. Mais Christophe Lemaire n’a pas failli. On y retrouve tout de lui, à l’ombre du sellier français.

Il y a de la nonchalance, de la décontraction dans le geste, des lignes nettes, des emprunts au vestiaire masculin et de la fraîcheur. Tout ça porté par des filles qui ont quitté leur visage figé et cette moue ennuyée qu’elles arborent on ne sait pas pourquoi. Si elles prennent le temps de s’arrêter, de vous regarder dans les yeux, d’esquisser un sourire, de tomber la veste, ce n’est pas pour autant qu’on a le loisir de tout voir, tant ce vestiaire est riche, malgré son apparente simplicité. Et puis on meurt d’envie de tout toucher, tout retourner, regarder l’envers, caresser cette petite flasque d’argent montée sur une chaîne et devenue bijou. Christophe Lemaire aime les détails soignés. Et tout l’est dans son printemps-été : les couleurs (du blanc au noir en passant par l’orange brûlé, le cerise ou le cobalt), les matières (de la peau sur de la peau, on n’a encore rien trouvé de mieux, mis à part le shantung de soie, le lin laqué la batiste de coton, le cachemire doble face), les accessoires (parfaites petite chaussettes à glisser dans des sandales plates ou à talon modéré), les lignes (toujours graphiques, mais souples, avec des pyjamas, des manteaux kimono, des robes tunique, des pantalons sarouel, des jupes froncées et de la maille et agneau « façon gant de conduite »). Quelle maîtrise, quelle sérénité.

Anne-Françoise Moyson

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