Milan Fashion Week: Radioscopie de la femme

Ce week-end à Milan, les défilés se sont enchaînés à un rythme très soutenu : Prada, Gucci, Marni, Sportmax, Emilio Pucci, Iceberg, Roberto Cavalli, Salvatore Ferragamo… De quoi faire jouer à la femme tous les rôles. Et lui prêter toutes les intentions.

Ce week-end à Milan, les défilés se sont enchaînés à un rythme très soutenu : Prada, Gucci, Marni, Sportmax, Emilio Pucci, Iceberg, Roberto Cavalli, Salvatore Ferragamo… De quoi faire jouer à la femme tous les rôles. Et lui prêter toutes les intentions.

Gonflée. Quand elle se pare d’une fourrure, la femme d’Iceberg se protège contre la morosité ambiante. Ce volumineux cocon de douceur lui sert de carapace. Il lui arrive aussi de faire pousser des centaines d’écailles sur sa robe. Histoire de faire glisser dessus la pluie de mauvaises nouvelles.

Fragile. En marge des défilés officiels, la jeune et belle griffe belge Sandrina Fasoli a eu l’opportunité de montrer son univers délicat. Et ce grâce à l’ASBL The white club, qui soutient de nouveaux talents. Pour les directeurs artistiques, Sandrina Fasoli et Michael Marson, la femme est fragile, douce et sensible. Elle opte pour du pastel : bleu ciel, rose pale, gris perle. Des bouts de volants déstructurés s’accrochent sur les manches ou le long de robes légères, imperceptiblement chiffonnées.

Sculpturalement sophistiquée. Pour sa troisième saison chez Salvatore Ferragamo, la styliste Cristina Oritz crée une femme distinguée. Elle est hyper classe dans ses tenues rouges : bordeaux, carmin, cramoisi… Cet effet sophistiqué est dû à un travail de tayloring remarquable. Les coupes apportent du mouvement, du volume. Il y a des plis savamment orchestrés, des ouvertures qui laissent entrevoir des morceaux de peau, des jeux de transparence, des jupes crayon, des épaules rondes : les années 40 ne sont pas loin.

Girl power. Quand elle chausse ses cuissardes de pêcheur et porte son short au dessus de son cardigan, la femme Prada est frondeuse. Ses yeux sont sombres. Et pourraient torpiller n’importe qui, en même pas trois millièmes de seconde. Le fait qu’elle ait élu domicile à la campagne ne l’empêche pas de rester subtilement féminine, surtout lorsqu’elle évolue dans sa robe redingote en cuir noir ou marron, dont les plis cachent des fentes indécentes. Quand vient le soir, elle revêt une robe trapèze très élégante, sans manche, avec un décolleté en V tirant largement jusqu’au milieu du ventre. Les couleurs – brun, rouille, rouge vif, marron, bordeaux – sont chaudes. Polyvalente, elle peut devenir centurionne, avec une jupe composée de lanières de cuir strassées et des escarpins ornés des crêtes qui habillent généralement le casque des guerriers.

Eclectique. Consuelo Castiglioni a fait du mélange des genres le fil rouge de sa collection Marni automne hiver 2009-2010. Les matières sont multiples : fourrure noire, tissu matelassé, soie, brocart, paillettes, accessoires en cuir, feutres, pierres colorées pour ses colliers-plastrons… On y trouve aussi bien des imprimés floraux orientaux que des tissus à carreaux ou unis. Détail piquant : pour se chauffer les mains, la femme Marni hésite entre des moufles noires en fourrure ou de drôles de gants de ski. Les couleurs sont optimistes et s’étendent du jaune moutarde au rose, en passant par le vert pâle, le turquoise et l’or. Mais cette attitude déjantée avant-gardiste n’empêche pas la griffe de s’inspirer de la haute couture pour bâtir ses modèles. On pense notamment à un morceau de veste, aux manches tombantes, qui a été directement cousue dans le dos d’une chemise.

Glamour.Sportmax se pâme devant les actrices hollywoodiennes des années 60 et 70. Leurs silhouettes sont glamour et ultra féminines. Elles irradient dans une teinte ivoire, avant d’opter majoritairement pour le gris et le noir. Les tissus sont taillés de façon précise et structurée, tandis que le mélange des matières – par exemple, la laine et le cuir – donne un effet tout sauf casual. Chez Etro, c’est une palette dorée et cuivrée qui apporte du charme et rehausse les imprimés ethniques, qui font maintenant partie intégrante de l’ADN de la maison

Aguicheuse. Chez Pucci, quand il s’agit d’appâter la gent masculine, on n’y va pas par quatre chemins : en avant les cuissardes et les robes de quelques centimètres carrés. Et si l’homme résiste, la dragueuse de service lui assène son coup final : elle se retourne et lui plante sous le nez un décolleté dorsal à la verticale vertigineuse. A noter que les imprimés, une référence de la griffe, sont modernisés par le créateur norvégien Peter Dundas, qui signe ici sa première collection pour Pucci. Même topo show off chez Gucci, même si c’est sous les boules à facettes disco que la capricieuse opère. Elle est sexy dans ses minuscules robes à pois ou à rayures. Elle use et abuse de cuir noir vernis, de strass et de paillettes. Chez Cavalli, enfin, la femme séduit dans des couleurs sombres et mise prioritairement sur un effet métallique (des clous argentés ou dorés, des anneaux et autres picots), de courtes tuniques déstructurées et des cuissardes en cuir, zippées sur tout l’arrière de la jambe. De quoi faire mouche sans difficulté.

Découvrez aussi les coulisses des défilés sur notre blog

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content