On va déprimer, l’été prochain

Catherine Pleeck

On sait que la griffe italienne Prada est championne, dès qu’il s’agit de laideur. Un mauvais goût pourtant toujours apprécié par le gotha fashion. Aucune surprise, donc, lorsqu’elle accueille ses invités avec, en guise de zakouskis, des morceaux de pain (légèrement sec) coiffés d’une barre de chocolat. Aucune surprise, non plus, lorsqu’elle se place en marge des tendances actuelles, pour proposer quelque chose de différent, qui sera ensuite recopié en masse, pendant plusieurs saisons.

Cette fois, voici le label de Miuccia Prada qui plombe sérieusement l’ambiance, avec une avalanche de robes et jupes noires et brunes, à la coupe des plus strictes. Pour une collection estivale (celle du printemps-été 2015), il y avait moyen de faire plus joyeux et optimiste.

Mais cette absence de couleur permet de percevoir les coutures et surpiqûres qui ont servi à assembler chaque pan du vêtement. Une architecture redoutable, pour un rendu forcément très graphique. Cette réflexion autour de la confection d’un look se poursuit, avec l’apparition, ici et là, de morceaux de toile, un matériau ultra basique qui sert à fabriquer un brouillon de tenue. A noter que les robes ont régulièrement un bord coupé franc qui s’effiloche en l’absence d’un ourlet, comme si le travail n’était pas encore terminé… Et la créatrice de s’interroger, en backstage, sur l’intérêt croissant qu’a le consommateur pour les pièces vintage :  » c’est parce qu’elles ont un savoir-faire ! Mais cet artisanat de qualité a tendance à disparaître progressivement « , regrette celle qui a donc reproduit 30 magnifiques brocarts datant du 19e siècle, comme on le faisait dans les années 1960.

Enfin, au fur et à mesure que les silhouettes défilent et se font plus compliquées (comme ces magnifiques brocarts et looks constitués patchwork), la couleur apparaît, douce et lumineuse à la fois.

Catherine Pleeck

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