La femme de l’automne-hiver 17-18 se dévoile à Paris

A model presents a creation by Yves Saint-Laurent during the Women's Fall-Winter 2017-2018 fashion week in Paris on February 28, 2017. / AFP PHOTO / ALAIN JOCARD © AFP

Il a fixé rendez-vous au Train Bleu, à la Gare de Lyon. Dans cette brasserie aux plafonds opulents qui a des airs de voyage ferroviaire façon Orient-Express, Olivier Theyskens dévoile son automne-hiver 17-18, le deuxième opus sous son nom. Ses premiers pas applaudis il y a vingt ans déjà juste après un début de cursus à La Cambre mode(s), ses années couture chez Ricci et chez Rochas, ses expériences sportswear et mid-market chez Theory, son année sabbatique, tout a fait de lui un quadragénaire calme et déterminé. Qui sait que le vêtement est son mode d’expression et comment créer une robe, un tailleur-pantalon, un corset ajusté qui portent sa patte. Car Olivier Theyskens a une main, personne ne dira le contraire. Et quand il donne libre cours à sa vision d’un vestiaire contemporain, il taille de longs trenchs amples, fait éclater un jaune moiré, pose de la dentelle sur les corps, plus légère qu’un souffle et corsette un buste menu paré de maille sur jeans à peine délavé. Et si ses femmes sont gantées de haut, c’est parce qu’il les a toujours aimées élégantes en diable. Qui lui donnerait tort ?

Dans la cour déchirée du futur siège de la maison Yves Saint Laurent, des échafaudages recouverts de voiles blancs et striés de néons servent de décor brut au deuxième show d’Anthony Vaccarello. Il est passé maître dans l’art d’emporter son public, ses mannequins et cette vénérable maison qui a désormais retrouvé le prénom de son fondateur. Le créateur diplômé de La Cambre mode(s) signe une collection qui en jette, mêlant à la femme bottée nerveusement des silhouettes homme qui ne dépareillent pas. En un crescendo puissant, il fait défiler sa grande maîtrise du vocabulaire YSL. Qu’il mâtine d’accent vaccarelliens. Les cuirs sont brillants, les dentelles transparentes, les noeuds de velours, les volants show off, le brillant brillant. Son micro blousons en peau lainée n’en est pas vraiment un puisqu’il se contente en réalité d’être juste des manches, jolie trouvaille. Quant aux bijoux, ils ont cette aura décidée et renversante qui était celle de Loulou de la Falaise, hommage d’Anthony à la muse de monsieur Saint Laurent qu’il a tatouée sur un tee-shirt clamant  » Loulou  » et encré sur la peau de sa main. Respect.

Pour Y/Project, Glenn Martens occupe la maison de la Chimie, Paris 7ème. Du noble parquet, quelques miroirs et lambris, le cadre parfait pour son baroque flamboyant. Le Brugeois sait de quoi il retourne. A coup de velours, de tulles, de sangles brillantes qui serpentent sur les jambes, de jeans retravaillé, de fourrure abondante, de noeuds à dénouer, de manches déconstruites, de hoodies serrés sur les visages, de vestes XXL, de maille torsadée, il se réapproprie des codes puisés ici et là, dans les tableaux des maîtres qu’il vénère, sur les terrains de sport ou militaire, dans les ranchs et les églises. Ça donne un mélange épatant, où l’excès se revendique et la coolitude de l’attitude aussi.

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