Paris: l’art en mode majeur

Cette saison encore, la collaboration entre Raf Simons et Sterling Ruby, mais aussi celle qui a réuni le temps d’une collection Julien David et Antoine Wagner, confirme le fait que la mode et les arts plastiques sont plus que jamais en dialogue permanent.

Certes Yves Saint Laurent avait ouvert la voie, avec les robes Mondrian bien sûr, la cape Braque mais aussi cette veste onirique brodée de citations de son ami Jean Cocteau, poursuivant ainsi un dialogue entamé par Christian Dior et Gabrielle Chanel.

Aujourd’hui, les collaborations entre stylistes et plasticiens sont devenues monnaie courante surtout depuis que Marc Jacobs, directeur artistique de Vuitton jusqu’à la saison dernière, a pu démontrer que ces traits d’union générateurs d’articles de presse souvent élogieux pouvaient aussi rapporter gros en terme de rentrées financières.

Les sacs du malletier revus et corrigés par Takashi Murakami ou Yayoi Kusuma sont devenus des collectors que gardent précieusement toutes les fashionistas ayant eu la bonne idée d’investir dans ces objets. Longtemps confinées à la mode féminine, ces rencontres se produisent aussi chez les hommes, preuve s’il en est que ce business prend de plus en plus d’importance.

Ainsi, le couturier belge Raf Simons s’est associé à son ami de longue date, l’artiste Sterling Ruby, avec lequel il avait déjà collaboré par le passé, l’Américain ayant notamment designé la boutique du styliste à Tokyo avant de créer pour lui des imprimés repris dans la première collection Haute Couture présentée par Raf Simons en tant que directeur artistique de la maison Dior.

Cette fois, les deux hommes ont imaginé et cosigné un vestiaire complet. Ce one shot capable de créer le buzz sur le Net avant même d’avoir été présenté mêlait à la fois des coupes assez classiques à des imprimés violemment colorés, la surprise provenant aussi de collages de photos plaqués sur les parkas et manteaux associés à des pantalons portés près du corps avec des bottines aux volumes disproportionnés.

Le jeune créateur français Julien David s’est quant à lui associé à l’artiste et réalisateur new-yorkais Antoine Wagner, les deux hommes choisissant de s’inspirer du mouvement allemand Gesamtkunswerk qui, comme son nom l’indique, consiste à compiler plusieurs formes d’art au sein d’un même projet. Sur le catwalk, cela se traduit par une silhouette à la fois streetwear et rangée des voitures, pour jeunes urbains en quête de ces  » classiques  » que sont aujourd’hui les chemises en jeans, les parkas et les longs manteaux bien coupés.

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