Paris: l’ode à la jeunesse de Dior Homme

© Danko Steiner
Isabelle Willot

Il est de bon ton de se dire que l’on vit aujourd’hui des temps troublés, c’est indéniable, mais le sont-ils à ce point plus qu’avant? Plus qu’en 1984 par exemple, lorsque le leader d’Alphaville, dans ce qui fut et restera pour toujours une chanson générationnelle, se demandait déjà « s’il -mais qui était ce « il » d’ailleurs – allait balancer la bombe ou pas »? Ce n’est pas la première fois que la bande son du show Dior Homme témoigne du goût de Kris Van Assche, à la tête de la maison depuis dix ans maintenant, pour la musique New Wave. Le titre qui ouvrait et fermait le défilé donnait cette fois aussi son nom à la collection. Forever Young, donc, à l’image de ces jeunes gens que le Belge aime observer dans les rues de Paris et qui nourrissent son inspiration. Mais aussi parce ce que c’est encore comme cela que l’on se sent, même lorsque la maturité a laissé sur les traits les signes visibles du passage du temps, quelques uns des modèles sur le podium étaient d’ailleurs là pour en témoigner. C’est bien de cette dualité qu’il s’agissait, de l’absence de frontière nette entre l’adolescence et l’âge adulte qui ne cesse de percoler désormais jusque dans les pièces archétypales de la garde-robe masculine. Parce que l’on est chez Dior Homme, le costume formel reste un exercice imposé, c’est aussi là-dessus que la griffe est attendue, elle peut compter pour cela sur l’expérience des ateliers d’où sortit un jour le célèbre tailleur bar. Aux vestes presque sculptées sur le corps répondaient des superpositions de polos, de débardeurs et de cols roulés, en clin d’oeil au vestiaire teenager des nineties. Aux pieds, il y avait bien sûr des sneakers, pilier incontournable de tout dressing digne de ce nom. Des richelieus, aussi, mais tatouées, au laser, preuve qu’une certaine sagesse apparente n’empêche en rien la fantaisie.

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