Paris, le 21 janvier 2010

Première journée de présentation des collections de prêt-à-porter masculines pour l’automne-hiver 2010-2011 à Paris. Alors, que retenir d’excitant et de futile de ce 21 janvier, fête de toutes les Agnès et 55ème anniversaire de Jeff Koons ?

Première journée de présentation des collections de prêt-à-porter masculines pour l’automne-hiver 2010-2011 à Paris. Alors, que retenir d’excitant et de futile de ce 21 janvier, fête de toutes les Agnès et 55ème anniversaire de Jeff Koons ?

– Que mon Thalys avait une bonne heure de retard et que j’ai raté le défilé d’Alexis Mabille, jeune coqueluche de la mode parisienne qui, d’après ce que ma collègue de l’Express Styles Géraldine Dormoy m’a dit, a proposé une belle déclinaison de gris et s’est montré plus subtil et discret avec les noeuds papillon, sa signature.

– Que chez Issey Miyake, ça sentait bon le petit faké. Sur les bancs, on trouvait des cousins en toile de jute, comme ceux qui emballent les fèves. Au centre de la salle, une pyramide de café moulu dégageait ses arômes. En fait, Daj Fujiwara, le créateur de la maison japonaise, se rend tous les matins chez Antologia, le spécialiste de l’espresso à Tokyo. Et apparemment il adore ça, puisqu’il a créé quelques pièces tye and die qui évoquent les formes courbes et déliées que prend le café dans la tasse. Il est allé jusqu’à demander au propriétaire de son bar préféré de verser du café et de la mousse de lait dans une boîte en forme de chemise, une autre en forme de pantalon. La photo de ce drôle de dispositif a servi de base à son dessin.

– Que chez Louis Vuitton, après New-York, c’est Vienne qui inspire Paul Helbers le directeur du Studio Homme de la marque au monogramme. La Vienne Sécession. Celle d’Egon Schiele et de Franz Kafka qui, d’après Helbers, dégageait « un style incomparable – savant mélange de formel et de décontraction ». A l’image de cette collection très luxueuse à la fois confort, inventive dans les détails fonctionnels et coupée claire et nette.


– Que Gaspard Yurkievich rend hommage à l’allure Buffalo, mouvement esthétique urbain apparu dans les années 1980 sous l’impulsion du styliste écossais Ray Petri et du photographe Jamie Morgan. Un mouvement rendu célèbre par Neneh Cherry avec son clip Buffalo Stance Par ailleurs, Yurkievich signe une ligne de sacs Eastpak (à dos, banane et cabas) dans des couleurs or, canon de fusil et argent.

– Que chez Jean-Paul Gaultier, comme chez Yurkievich d’ailleurs, on a reçu des boissons à l’eau vitaminée de la marque « Glacéau Vitaminwater« . Derrière il y a Coca-Cola, et visiblement la multinationale tente de pénétrer les milieux branchés. Avec beaucoup de sucre (25%) et beaucoup d’humour. On ne résiste d’ailleurs pas à vous retranscrire le petit texte écrit sur la bouteille au goût fruit rouge : « Votre boss a pointé aujourd’hui votre nonchalance agaçante ? Agréable compliment, mais qu’est-ce qui vous a pris de danser toute la nuit dans votre costume d’ours polaire, à coller le pingouin et sucer des glaçons. Aujourd’hui, c’est un cauchemar : foutue impression d’avoir couru deux marathons avec des pieds de plomb. Alors pour que cette soirée reste un bon souvenir et que l’on souligne votre sympathique tonicité : une grande gorgée de restore fruit rouge. Sinon, y’a plus qu’à rouler une pelle à votre boss ». Lol, comme disent les jeunes.

– Que Jean-Paul Gaultier entre dans le clan des sportifs virils de la saison. Après Bikkembergs et les moniteurs de ski, les frères Dsquared² et les brutes de Hockey, JP fait dans la boxe. Au centre de la salle, il avait installé un ring où se chamaillaient deux jeunes femmes légèrement vêtues mais munies de très très gros gants. Autour, défilaient des gueules de méchants en hoodies, peignoirs de soie et chaussures montantes.

– Que Dries Van Noten adopte la même stratégie que les Dolce & Gabbana et la maison Burberry : retour aux sources. Son défilé ressemble un peu à catalogue de tout ce qu’il a déjà fait (pantalon feu de plancher, collision de motifs…). A noter ce détail : la musique était diffusée via des petits baladeurs portés par les mannequins. Fausse bonne idée : l’ambiance était un peu molle et brouillonne.

– Que le New-Yorkais Adam Kimmel donnait une soirée à la galerie Yvon Lambert pour présenter sa collection inspirée par l’artiste américain Georges Condo, qui, quand il ne peint pas son petit monde burlesque et monstrueux est un grand fan de casino. On pouvait donc voir les mannequins attifés de masques de zombies, déambuler cahin-caha entre des tables de black jack tout à fait comme les vieux Texans dans les hôtels de Las Vegas. Poilant.

– Que j’ai passé une soirée sous le signe Y. Soirée chez Y-3, la ligne sport Adidas-Yohji Yamamoto (où j’ai croisé un certain Z
, ambassadeur de la griffe) suivie d’une petite coupette en vitesse, comme ça, pouf, au Magnifique, avec Gaspard Yurkievich qui là-bas fêtait sa collaboration avec Eastpak. Et après, Yes, Youpie, Youpla, un lit.


Baudouin Galler

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