Pyjama party chez Louis Vuitton

© Louis Vuitton Ludwig Bonnet

Marc Jacobs porte le pyjama avec une certaine élégance, ses femmes Vuitton préfèrent les nuisettes avec dentelle sous leur manteau de fourrure. C’est ça, la vie de palace.

Dans la Cour Carrée du Louvre, Louis Vuitton a posé sa tente, comme d’habitude. Intérieur nuit, couloir de grand hôtel, tapis plain qui étouffe les bruits, papier peint damassé et alignement de portes closes derrière lesquelles il doit s’en passer des choses.

La chambre 11 libère sa locataire, cheveux courts noirs, petite frange décoiffée, grand manteau confortable, évasé, elle laisse dans l’entrée de sa suite une malle siglée LV, elle a sans doute rendez-vous ou alors sort chercher ses clopes, elle n’a pas la patience d’attendre le room service. Elle n’est pas la seule. D’autres quittent leur suite, y entrent après avoir fait un petit tour, ayant abandonné le manteau et le sac assorti pour dévoiler des robes nuisettes avec dentelle, des pyjamas chics, des vestes sur des jambes qui n’en finissent pas…

Une chose est sûre, elles aiment le velours, le prince de Galles, la fourrure, les dégradés strassés. Et puis Kate Moss, tout en insolence et en transparence hante ce couloir tandis que l’on aperçoit par la porte entrouverte, en noir et blanc, une scène filmée où trône un lit, une jeune femme s’y étend, les draps sont en désordre. Elles sont toutes rentrées au bercail, une dernière porte s’ouvre, Marc Jacobs, pieds nus dans des sandales et dans un pyjama flamboyant, y va lui aussi de sa petite promenade nocturne. Salutations. Porte-t-il mieux la jupe ou ce déshabillé à imprimé fleuri ?

Là n’est pas la question – les seules qui intéressent cette Fashion Week finissante sont celles qui ne font pas taire les rumeurs de chaise musicale. Quid de Nicolas (Ghesquière, ex Balenciaga) ? Et si Riccardo (Tisci, toujours Givenchy) s’en allait vers d’autres cieux ? Hedi (Slimane, toujours Saint Laurent) n’en aurait-il pas trop fait (ou trop peu) ? Et si Marc (Jacobs, toujours Louis Vuitton, Marc by Marc Jacobs et Marc Jacobs) était fatigué ? Le grand Mercato de la mode n’est jamais fini. La guerre des maisons non plus. Le luxe est parfois cruel, mais toujours romanesque.

Anne-Françoise Moyson

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