Quand Maria Grazia Chiuri peint Dior en bleu marine (en images)

© Imaxtree

 » Je veux parler à une nouvelle génération de femmes « , avait annoncé la directrice artistique des collections Femmes de Dior. Maria Grazia Chiuri présentait alors son premier défilé couture, c’était en janvier dernier, il était question d’héritage mais traduit dans un langage contemporain, voilà le pourquoi de Ruth Bell en mannequin parfaitement boyish et égérie féministe, vue sur toutes les pubs maisons qui annonce le printemps de Dior. Est-ce parce qu’elle est la première femme à occuper le poste dans cette vénérable institution fondée par monsieur Christian Dior en 1947 ? Cela lui donne le droit de dire qu’elle a une petite idée sur la manière dont elle peut aider ses consoeurs à s’exprimer d’elles-mêmes sans rien imposer,  » il n’y a pas qu’une seule manière de s’habiller en Dior « .

Alors allons-y gaiement, puisque les femmes d’aujourd’hui travaillent, plus rien à voir avec le statut dans lequel elles étaient cloîtrées il y a 70 ans, elles sont donc à plat, dans des vêtements de travail revus et corrigés façon luxe tout de même – à nous le bleu workwear, version all over, la transgression. Ce bleu n’a d’ailleurs jamais aussi bien porté son nom puisque la créatrice romaine colorie sa collection automne-hiver dans cette tonalité-là, un fifty shades of blue qui a des envolées lyriques, du moins par écrit, dans le dossier de presse posé sur les banquettes de velours, dans cette salle construire exprès dans les jardins du Musée Rodin où Rihanna vient de poser son séant, parée pour le défilé automne-hiver 17-18.

On y découvre donc que Christian Dior, dans son  » Petit dictionnaire de la mode « , écrivait que  » Parmi toutes les couleurs, seul le bleu marine peut rivaliser avec le noir et présenter les mêmes atouts « . Ça fait un bon début surtout s’il est suivi de cette explication :  » Le bleu, symbole chromatique de pouvoir, de beauté et de spiritualité, se déplace entre les tenues no gender et l’expression des différences. Il se place entre la nature et la culture, il est la couleur de l’esprit, du contact avec l’infini, en nous et au-delà « . Sous le texte, surprise, un bandana noir et blanc qui définit le combat entamé par Maria Grazia Chiuri lors de son premier défilé en septembre dernier. On y lit une explication qui peut toujours servir :  » Feminist : a person who believes in social, political and economic equality of the sexes. « 

Traduit en vêtements, cela équivaut à des jeans oversize, des capes, des bombers, des robes brodées, du tulle dégradé, du velours sensuel, des élastiques no no logo, une veste bar qui revendique sa paternité, un petit béret de titi parisienne et des silhouettes qui ont de l’allant, le sac en bandoulière, porté dans le dos, pour avoir les mains libres. Call me a (luxury) feminist.

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