Raf Simons fait décoller Paris

Avec une collection présentée à l’ombre des mobiles de Calder, le créateur belge a mis la barre très haut. Et il n’est heureusement pas le seul.

Il fallait oser forcer tout le petit monde qui gravite autour de la fashion week à emprunter le périphérique en pleine heure de pointe pour quelques minutes de show. Mais pas un acheteur ni un journaliste n’ayant reçu le précieux sésame délivré par Raf Simons n’aurait manqué cela, pour rien au monde.

Le créateur belge avait choisi de présenter sa collection dans la Galerie Gagosian, au coeur de l’aéroport du Bourget devant laquelle les milliardaires férus d’art peuvent  » garer  » leur jet à l’aise. Et ce afin de montrer son travail  » à côté de celui d’artistes dont il se sent proche « , précisait l’invitation. En l’occurrence, Calder et Prouvé dont les pavillons ont servi de théâtre au ballet des modèles vêtus tantôt de combinaisons courtes et moulantes, parfois même enroulées jusqu’à la taille, tantôt de longs, très longs tee-shirts proches de la robe trapèze dont on sait Raf Simons plutôt friand. Quelques brillants par-ci, des slogans –  » closer to nylon  » – et des motifs pop par-là, beaucoup de rose du pâle et fluo. Une grande fraîcheur surtout, dénuée de tout sentiment de déjà-vu.

Juste avant cela, la présentation décontractée d’Haider Ackermann – les mannequins tous très tatoués venaient se placer nonchalamment au milieu du public – signait l’entrée de plein pied du créateur dans l’univers masculin avec une collection luxueuse, raffinée, très  » Shanghai meets London  » avec des écharpes soyeuses et colorées, des costumes smoking et de longs manteaux portés par-dessus aussi légers qu’une robe de chambre.

Autre belle surprise de cette première journée : le deuxième défilé de Julien David qui rendait hommage au reggae et convoquait comme Prada et Dsquared2 à Milan des images de paradis perdus – ici des îles désertes avec palmier en guide d’imprimé -, des fleurs aussi et des slogans –  » madness « ,  » peace  » – s’étalant sur toute la largeur des vêtements. A noter aussi la présence de la salopette de mécano portée ici avec un noeud pap qui s’impose comme une des pièces phare de l’été 2014.

Autre belle surprise de la journée : la collection de Walter Van Beirendonck toute en couleurs pastels et en formes géométriques dessinant sur les silhouettes des effets de perspectives. Chic et graphique.


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