Industrie textile : il y a 4 ans s’effondrait le Rana Plaza, faisant 1.138 morts

L'immeuble de huit étages Rana Plaza s'est effondré comme un château de cartes, à Savar, une ville à la périphérie de Dacca, le 23 avril 2013 © Image Globe
Aurélie Wehrlin Journaliste

Des milliers d’ouvriers du textile au Bangladesh ont commémoré lundi avec émotion le quatrième anniversaire de l’effondrement du Rana Plaza, l’un des pires accidents industriels de l’Histoire, où 1.138 personnes avaient trouvé la mort.

De nombreux survivants étaient en pleurs en manifestant sur les lieux de l’effondrement du funeste immeuble, qui abritait des ateliers de confection dans la banlieue de la capitale Dacca, ainsi que dans un cimetière où nombre de victimes sont enterrées.

Le drame du 24 avril 2013 avait mis en lumière la face sombre de la sous-traitance des grandes marques occidentales, conséquence de la course à la diminution des coûts de production dans une économie mondialisée.

Quatre ans après la catastrophe, la justice bangladaise n’a encore prononcé aucune condamnation dans l’affaire du Rana Plaza. Un tribunal a cependant ordonné l’année dernière que le propriétaire de l’immeuble et 40 autres personnes soient jugées pour meurtre. « Si quatre ans ne sont pas suffisants pour punir les coupables, amenez-les nous, nous ferons justice nous-mêmes », a déclaré Marium Akter, qui a perdu sa fille Shieuly dans le drame, en déposant une gerbe sur les lieux. « Je n’ai plus besoin d’indemnisation. Je veux que Sohel Rana (le propriétaire) soit pendu », a ajouté la mère en deuil.

Les suspects sont accusés d’avoir menti sur la sécurité de l’immeuble. Des milliers d’ouvriers avaient été forcés d’entrer dans le bâtiment pour effectuer leur travail, bien que certains eussent exprimé leur inquiétude au vu des fissures qui apparaissaient sur la structure.

Une survivante de cette tragédie industrielle
Une survivante de cette tragédie industrielle© Reuters

Quelque 2.000 personnes avaient été blessées dans la tragédie.

La commémoration a notamment été marquée par des slogans appelant à une revalorisation des rémunérations des quatre millions d’ouvriers du textile du Bangladesh où le salaire minimum n’est que de 68 dollars par mois.

« Les travailleurs bangladais sont les moins bien payés du monde. Nous voulons des salaires minimum de 200 dollars par mois pour mener une vie décente », a déclaré à l’AFP Saiful Islam, un responsable syndical.

Le Bangladesh est le deuxième pays exportateur de textile au monde, derrière la Chine. Le secteur pèse 30 milliards de dollars dans ce pays pauvre d’Asie du Sud, qui compte 4.500 usines dont à peine quelques centaines répondent aux normes de sécurité.

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