J’y étais… au défilé Croisière de Louis Vuitton à Monaco (en images)

D’habitude, sur cette place des Palais, les stars, ce sont les Carabiniers des Grimaldi et leur relève en fanfare. Mais ce samedi 17 mai, personne n’a d’yeux pour eux, ni pour leur uniforme de parade, boutons dorés et pantalon bleu azur.

Les 350 invités de Louis Vuitton se lèvent comme un seul homme, S.A.S la Princesse Charlène de Monaco vient de faire son entrée dans la boîte de verre construite pour l’occasion sur son Rocher. Silence protocolaire, elle s’installe front row, comme tous les hôtes d’ailleurs, sur des sofas Pierre Paulin grège et blanc, une réédition pour LV et ce show qui se veut unique.

Un peu plus loin, Charlotte Gainsbourg, Jennifer Connelly, Adèle Exarchopoulos, Gong Li et Zhang Ziyi dûment vêtues maison, le premier défilé Croisière du malletier peut débuter, il est 19 heures, les cloches sonnent, la bande son signée Michel Gaubert recouvre leur ding-dong, le sol s’anime avec les images hypnotiques d’Ange Leccia – le mouvement incessant de l’eau sur les galets et la danse des algues -, les rideaux gris clair se ferment…

En douze minutes, sans reprendre leur souffle, 47 jeunes femmes portent haut les couleurs, les matières et les silhouettes pensées par Nicolas Ghesquière, un directeur artistique plus contemporain que jamais. Poursuivant sur sa lancée – son premier défilé en mars dernier, avec accent fin sixties -, il revisite les années 70, mais pas que.

Car l’homme est trop intelligent pour verser dans le copier-coller. Les matières jouent donc le pari de la modernité, soie, dentelle mêlée au néoprène, avec sequins superposés, mélanges de couleurs proches du clash, imprimés papier peint ou lichen marin en un ramage rebrodé, découpes losange, rayures, maille Damier, ceinture argentée à frange, sacs plutôt mini, Petite Malle comprise et spectaculaires escarpins avec guêtres gladiateurs. Les visages sont presque nus, les cheveux simplement repoussés derrière les oreilles, les girls-next-door reconnaissent leurs sosies, leurs amies. C’est que cette incursion dans La Croisière 2015 n’a plus rien à voir avec la garde-robe de dames comme il faut qui passaient l’hiver à lutter contre le mal de mer.

Un maître-mot, trois concepts en réalité :  » chemins de traverse, sensation d’un vestiaire habituel, même volonté d’intemporel « . C’est parce que Nicolas Ghesquière réussit le pari de la mutation qu’il s’inscrit dans l’Histoire. Que l’after-party ait eu lieu au Jimmy’z ne change rien à sa différence.

Anne-Françoise Moyson

Photos: Louis Vuitton, Cruise Collection 2015

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