L’interdiction de la burqa, une menace pour le luxe parisien?

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Selon le site Rue89, l’interdiction du port du voile intégral pourrait avoir une conséquence inattendue : toucher le secteur du luxe parisien, fréquenté par les princesses du Moyen-Orient.

L’interdiction du port du voile intégral dans l’espace public pourrait avoir une conséquence inattendue : toucher le secteur du luxe parisien. C’est la constatation faite par le site Rue89, suite à une enquête au coeur du VIIIe arrondissement, où sont situées les grandes boutiques de luxe, fréquentées par les Emiratis.

En été, les princesses saoudiennes débarquent à Paris, pour échapper à la chaleur de leur pays. L’occasion pour elles de planifier quelques sorties shopping dans la capitale de la mode et du luxe. Au programme : Dior, Gucci, Versace, Chanel,…. Mais l’interdiction du voile intégral en France pourrait avoir des conséquences fâcheuses sur ce marché du luxe déjà touché par la crise. « Il n’y aura pas de passe-droit » a promis le député UMP Eric Raoult, et cela vaut aussi pour ces femmes entièrement voilées originaires du Moyen-Orient.

« Sous le voile, c’est mini-jupes et top décolettés »

Car, comme l’explique une vendeuse d’une boutique de luxe à Rue89, pour ces femmes, « sous le voile, c’est mini-jupes et tops décolletés », estampillés des logos les plus prestigieux, à la pointe de la mode.  » Et plus l’enseigne est « bling bling » et chère, plus le chiffre d’affaires risque d’en prendre un coup « , rajoute-t-elle.


Pour le milieu du luxe parisien autour des avenues Montaigne, Georges-V et des Champs-Elysée, on prévoit « des ajustements » pour ces clients si lucratifs. « Des princesses ont déjà dépensé 30 à 40 000 euros en une seule fois dans notre magasin », raconte à Rue89 la vendeuse d’une enseigne de chaussures pailletées-cloutées-dorées de la rue Montaigne. Les vendeurs les plus optimistes parient sur la capacité d’adaptation de leurs clientes. « Elles vont comprendre et s’habilleront en conséquence. Elles adorent Paris. Elles ne pourront pas arrêter de venir.  » Au pire, « on s’adaptera, quitte à aller directement dans les hôtels ou à privatiser le magasin le temps de leur visite. »

Dans plusieurs enseignes, la grande peur, c’est le boycott. « C’est notre gagne-pain ! Les Français ne représente pas plus de 40% de notre chiffre d’affaires », s’inquiète une vendeuse des Champs-Elysées, citée par le site d’information, fustigeant « ces lois qui ne servent à rien et ne seront pas appliquées. »

Ca.L

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