La Cambre Mode(s) fait son show

© Etienne Tordoir/Catwalkpictures

Aux Halles de Schaerbeek, les étudiants de La Cambre font défiler leur collection de fin d’année.

Un show, par essence, est un grand moment. Quand c’est celui de La Cambre Mode(s), cela se double de l’énergie créative propre à la jeunesse. Car ce spectacle, c’en est un, fait défiler les collections des 60 étudiants des cinq années de cette section qui étudie le vêtement sous toutes ses coutures, au sein de l’Ecole nationale supérieure des arts visuels (ENSAV). C’est dire si l’émotion est palpable, ces minutes sur podium sont un passage obligé, un examen sans repentir, un passeport pour l’avenir. Dans une chronologie bousculée, on a pu voir les travaux des 2e, 3e, 4e, 1ères et puis 5e. A chaque niveau, ses prouesses techniques, ses fulgurances, ses réflexions sur le corps et le vêtement, l’accessoire, l’occupation de l’espace, le son qui va avec. Le tout dans un décor faussement simple, très réussi, qui voit la toile de fond du catwalk se muer tantôt en miroir, tantôt en fenêtre translucide sur tableaux vivants. On a aimé les variations sur un même thème (la garde-robe) des étudiants de deuxième année qui explorent les pièces vestimentaires et la silhouette, des pieds à la tête. On a aimé la puissance juvénile de ceux qui, en troisième année, dite « année laboratoire », se confrontent à l’univers masculin et à ses codes, avec exigence de chorégraphie. On a aimé les recherches folles en matière de matières des quatrièmes séduits par un artisanat basé sur le design textile. On a aimé ce que réalise les élèves de première année, tout jeunes débarqués dans cette école à la pédagogie exigeante : leur réinterprétation avec consignes strictes du buste, de la sous-jupe, de la jupe et de la chemise masculine, tout en tulle, transparence et baleines d’une poésie déchirante. On a aimé la transformation des quatre étudiants de cinquième, qui, après un stage de plusieurs mois dans des maisons de renom ont parfois osé larguer les amarres pour aller droit au but, avec un vestiaire, un langage, une silhouette qui s’inscrit dores et déjà dans la mode d’aujourd’hui, bravo.

Photos: Etienne Tordoir/Catwalk Pictures

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