La mode version Sex and the City

Bientôt sur nos écrans, Sex and the City réinvente la notion du film à costumes.

Avec plus d’un millier de looks ultrafashion imaginés par la styliste Patricia Field, Sex And The City : The Movie réinvente le film à costumes. Car dans cet écrin hype où les grands noms du luxe se bousculent, presque tout ce qui se voit à l’intérieur, s’achète aussi à l’extérieur.

Quand on s’appelle Dior, Chanel, Fendi ou Oscar de la Renta, jouer les guest stars dans une scène d’un film comme SATC, cela représente bien plus qu’un simple « placement de produit ». C’est s’offrir un rôle en or dans une production où la mode ne se contente pas de faire de la figuration. Comptez vous-même : en 135 minutes, la seule Sarah Jessica Parker enfilera plus de 80 tenues différentes. C’est dire si les marques et les logos vont défiler sur ce catwalk de rêve. « Vous ne pouvez pas vous imaginer le temps qu’il a fallu pour les essayages, révèle le producteur John Melfi. Car quand on parle de look, cela inclut bien sûr les accessoires, les chaussures et des bijoux valant plusieurs millions de dollars. » Mais aussi des fripes achetées aux puces, des breloques en plaqué à moins de 5 dollars et d’improbables tee-shirts vintage.

Ce sens aigu de la fashion qui semble habiter chacun des personnages est signé Patricia Field, la papesse de mode new-yorkaise, déjà en charge des costumes sur le plateau de la série. C’est elle qui dès la première apparition de Carrie Bradshaw en 1998 ose mêler sur une même silhouette icônes de luxe et fringues low budget, logo clairement reconnaissable et petit label pointu. Si Sex And The City a vraiment joué un rôle pivot dans ce qui fait avancer la mode aujourd’hui, c’est parce que Patricia Field a puisé dans tout ce qui était disponible, au sens large, sur le marché, pour créer le look des filles et susciter chez les spectatrices, l’envie de leur ressembler.

Au point de provoquer une ruée dans les boutiques vendant les vêtements portés par les quatre héroïnes dès le lendemain de la diffusion d’un épisode. Certains ont même prêté à la série le pouvoir de (re)lancer des marques. Ainsi, Fendi devrait à la saison 3 voir le retour en vogue de ses sacs « baguettes », véritables must-haves aujourd’hui pour toute fan de mode qui se respecte. Même topo pour les Ray-Ban aviateur derrière lesquelles Carrie cachait les larmes de sa première rupture avec Mr Big. Sans parler des créateurs de stilettos comme Manolo Blahnik – sérieusement, qui connaissait l’existence même de ce designer espagnol avant 1998 ? -, Christian Louboutin ou Jimmy Choo dont les escarpins ont réussi à séduire des femmes qui jusque-là n’avaient jamais osé se percher sur un talon de plus de 5 cm…

« Les créateurs ont toujours été très coopératifs, rappelle Patricia Field. Lors des dernières saisons, ils nous suppliaient même de choisir un de leur vêtement. Pour le film, le problème n’était pas d’obtenir leur accord, mais le tournage était en concurrence avec les défilés de Paris et de New York. Ce n’était pas toujours facile d’obtenir dans les temps les pièces souhaitées. Mais cela valait la peine. C’était extraordinaire. » On comprend aisément que les labels de luxe se soient coupés en quatre pour faire parvenir les must-haves de leur collection printemps-été 08 pour figurer dans un long-métrage « à l’environnement favorable », comme disent les professionnels de la com. « Il y avait des tables entières remplies de sacs, les dernières nouveautés qui n’étaient même pas encore en boutiques, rappelle Kristin Davis. Et à côté de cela, des tables entières de chaussures. C’était le paradis. » Toutes ces marques, déjà bien visibles à l’écran, se retrouvent également en bonne place dans les dialogues – ce qui d’ordinaire se facture en millions de dollars… – sans avoir à débourser un cent. « Leur présence dans le scénario ajoute de la vraisemblance au récit, ajoute John Melfi. Ces griffes sont essentielles à la vie des filles. »

Quatre « BFF » – pour best friends forever, autrement dit meilleures amies pour la vie – qui ont forcément changé et mûri pendant ces quatre années où nous étions tous restés sans nouvelles d’elles. « Leur nouveau look devait avoir du sens, insiste Patricia Field. Parce que Carrie, Miranda, Samantha et Charlotte font partie de notre vie à tous. Je sais que les gens qui iront voir le film analyseront le moindre détail. Et qu’il faudra donc que tout semble vraisemblable. »

Ainsi, une Carrie plus sûre d’elle dans sa vie professionnelle et sentimentale verra forcément sa garde-robe évoluer. « Ses goûts ont changé, sa palette de couleurs aussi, précise Sarah Jessica Parker. C’est ce qui se passe quand on grandit. Et c’est très excitant. »

Mais que les fans de mode se rassurent. La belle reste toujours aussi gourmande de labels dont elle use et abuse à chaque instant. Car pour Carrie Bradshaw, « une journée ordinaire, c’est le petit déjeuner avec Balenciaga. Le café de 10 heures avec Vivienne Westwood. Lunch avec Lacroix… et de la Renta. Et comme dessert… Karl Lagerfeld ».

Isabelle Willot

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