Le traditionnel défilé Métiers d’Art de Chanel au coeur de la Cinecittà

Karl Lagerfeld © AFP

Brodeur, plumassier, bottier, dentellier… La maison française Chanel a mis à l’honneur mardi soir ses métiers d’art lors d’un défilé à Rome, dans le cadre du mythique studio 5 de Fellini à Cinecittà.

Le traditionnel défilé Métiers d'Art de Chanel au coeur de la Cinecittà
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Dans le décor d’un « Paris idéalisé, reconstitué » selon les mots du directeur artistique de la griffe Karl Lagerfeld, au son d’un duo de jazz fusion, les silhouettes se succèdent, mules aux pieds, sacs en forme de caméra Super 8, chevelure de lionne choucroutée à la Bardot, et allure décidée.

Le traditionnel défilé Métiers d'Art de Chanel au coeur de la Cinecittà
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Autour de la bouche de métro… la station Rome bien sûr, devant un primeur, une brasserie ou une boulangerie, en noir et blanc, semblant sortir d’un film de Jean Renoir, les mannequins subliment le savoir-faire artisanal des petites mains qui font les grandes robes. Tailleurs en tweed revisités, robes en plumes, gants sertis de perles, tops en dentelles, manteaux brodés tels des tableaux, combinaisons en cuir…

Le traditionnel défilé Métiers d'Art de Chanel au coeur de la Cinecittà
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Beaucoup de noir et de blanc, pour une collection très cinématographique, en lien avec Fellini, a expliqué Karl Lagerfeld, mais également en hommage à la ville qu’il a choisie pour vivre, Paris, endeuillée par de récents attentats terroristes, « qui ont resserré les gens » selon lui. « Il faut faire comme s’ils n’avaient pas lieu sinon les terroristes seraient trop ravis », s’est-il exclamé.

Pour le styliste, « Rome est un nom magique pour Chanel et Fellini un nom sacré pour les Italiens, donc recréer Paris dans un truc plus italien tu meurs, c’est une idée assez convenue mais finalement assez marrante, et je suis ravi de le faire », a confié à l’AFP le couturier, à l’éternel catogan poudré et aux lunettes noires.

Le traditionnel défilé Métiers d'Art de Chanel au coeur de la Cinecittà
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« Porter ici un Paris idéalisé, avec une Parisienne très spirituelle dans le studio numéro 5 de Fellini », c’est une sorte de pied de nez que s’est octroyé le créateur. « Il y a une magie dans l’air, je le sens », a-t-il ajouté, l’air amusé.

Parmi les modèles qui ont défilé, des fidèles du créateur, telles Audrey Marnay, et dans le public, toutes les égéries Chanel: les actrices Anna Mouglalis, Ludivine Sagnier, Clotilde Hesme, Rooney Mara, et les deux stars de la soirée, Kristen Stewart et Géraldine Chaplin. »La beauté, c’est tout ce qui compte », résume la fille de Charlot à l’issue du défilé.

Geraldine Chaplin et Kristen Stewart
Geraldine Chaplin et Kristen Stewart © AFP

En préambule au défilé, un court-métrage de onze minutes réalisé par Karl Lagerfeld et mettant en scène ces deux actrices, a été dévoilé en avant-première. Dans « Once and Forever », Kirsten Stewart et Géraldine Chaplin endossent le rôle de comédiennes s’apprêtant à jouer Gabrielle Chanel à des âges différents.

« Coco Chanel, c’est une idée de la mode, une femme moderne et intemporelle », a souligné Karl Lagerfeld.

Le groupe de luxe a entamé en 1985 une stratégie de rachat d’ateliers au savoir-faire précieux, français principalement mais aussi écossais et italiens, avec lesquels il avait l’habitude de collaborer et qui étaient pour beaucoup menacés de disparaître faute de succession.

Une dizaine de métiers sont désormais regroupés dans une filiale, Paraffection, qui représente environ un millier de personnes: Goossens (bijoux), Massaro (chaussures), Maison Michel (chapeaux), Barrie (cachemire), Causse (gants), Lemarié (plumes), Lesage (broderies)…

Depuis 2002, ces ateliers font l’objet d’un défilé, spécificité de Chanel, toujours présenté au mois de décembre.

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