Les dandys du musée Dior

A Granville, le musée Christian Dior se penche sur deux siècles de dandysme.

Le musée Christian Dior se penche sur deux siècles de dandysme. Diablement actuel, l’art de porter beau et impertinent n’a pas pris une ride.

Ce n’était donc pas qu’une posture passagère. Le dandysme, « dernier éclat d’héroïsme dans les décadences », dixit Baudelaire, tient franchement sur la longueur. Tendance endémique sur les catwalks des années 2000, ce style de vie flamboyant, mélange savamment dosé d’arrogance altière et d’élégance aristocratique s’est mué en véritable science du style.

Le musée Christian Dior profite du bicentenaire de la naissance de l’écrivain Jules Barbey d’Aurevilly, dandy de son état et « théoricien » de l’attitude, pour consacrer une rétrospective au genre. Au menu, décryptage des codes à l’oeuvre chez ses grands prêtres (d’Oscar Wilde à David Bowie, de Georges Brummel à John Galliano) et exposition des attributs nécessaires à leur esthétique délicieusement décalée (cannes, chapeaux hauts, gilets, redingotes…).

Au programme également : un focus sur le « dandysme androgyne », autre signe de reconnaissance des aficionados du « porter précieux »; tendance par ailleurs remarquable dans l’évolution actuelle de la silhouette masculine. Une évolution esthétique totalement raccord avec celle de la maison Dior qui a durablement féminisé le dressing masculin à la faveur des collections d’Heidi Slimane et de Kris Van Assche. Le dandy de Barbey d’Aurevilly, « d’un sexe intellectuel indécis », ne fait plus aucun doute sur son indéfectible modernité modeuse.

Baudouin Galler

Dandysmes 1808-2008, de Barbey d’Aurevilly à Christian Dior, au musée Christian Dior. Villa « les Rhumbs », F-50400 Granville. www.musee-dior-granville.com

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