Les dessous de la métamorphose de Céline Dion

Céline Dion © ISOPIX

Si sa voix était sûre dès ses débuts sur scène, Céline Dion n’a pas toujours aussi bien géré son look. La presque quinqua est pourtant en passe de devenir une icône de la mode, au point de lancer sa propre marque. Ce qu’il faut savoir de cette transformation.

Les faits

En sortant de l’avion ou en quittant son hôtel, dès que Céline Dion poste une photo sur Instagram, le compteur avoisine les 80 000 likes. Il faut dire que pour chaque cliché, le look est recherché, la pose est travaillée. Cet élan de ferveur n’est pas sans rappeler celui qu’avait provoqué la chanteuse lors de la Fashion Week de Paris, en juillet dernier.

De l'Eurovision en 1988, avec jupons blancs moutonnants...
De l’Eurovision en 1988, avec jupons blancs moutonnants… © ISOPIX

Arrivée comme une rockstar au défilé Dior, vêtue d’une robe en cuir jaune de la griffe, la Québécoise s’était prêtée au jeu des photographes avec une aisance époustouflante. Pour le show de Giambattista Valli, Céline avait opté pour des cuissardes rouges et une robe fleurie, confectionnée par le créateur italien.

Assise au premier rang de ces shows, elle avait réussi à arracher un sourire à sa voisine, papesse de la mode, Anna Wintour. Autant dire que ce n’était pas gagné. Un peu plus tôt, l’interprète de Sous le vent avait participé au gala du Met, l’événement mondain le plus en vue de la planète fashion. Invitée ensuite par Olivier Rousteing pour le ballet de l’Opéra de Paris, elle avait pu admirer les costumes mis au point par le directeur artistique de Balmain, une griffe qu’elle idolâtre depuis des années.

Il ne suffisait plus que la Canadienne pose nue pour le magazine Vogue US ou qu’elle s’affiche en total look jeans Off-White, label tendance du moment, pour asseoir les certitudes : Céline est en pleine transformation.

Les coulisses

... aux défilés haute couture de juillet dernier, où chacune de ses apparitions défraya la chronique fashion, comme ici chez Giambattista Valli.
… aux défilés haute couture de juillet dernier, où chacune de ses apparitions défraya la chronique fashion, comme ici chez Giambattista Valli.© getty images

On se souvient des looks un peu ringards de l’interprète, des jupons moutonnants lors de sa victoire à l’Eurovision en 1988, au smoking blanc porté à l’envers aux Oscars en 2003… Qui lui avait d’ailleurs valu la palme de la pire tenue.

En 2007, la styliste Annie Horth avait promis de remettre Céline  » sur le droit chemin de la mode « , en lui proposant des créations signées par de grands noms comme Lanvin, Givenchy, Prada ou Balmain. Pari plus ou moins réussi puisque d’illustres couturiers tels qu’Elie Saab ou Alber Elbaz créeront par la suite des pièces pour la chanteuse. Jean Paul Gaultier verra carrément en elle un modèle d’élégance. C’est vrai qu’à 49 ans – elle passera le cap des 50 ans, en mars prochain -, Céline épate avec son 1,70 m et ses 53 kilos.

Seulement voilà, il y a un an, la Canadienne découvre Law Roach, le styliste d’Ariana Grande ou Jessie J. C’est le coup de foudre. Poussée par le désir de plaire à ses fils et à un public plus jeune, elle décide de collaborer avec ce jeune pro au look pointu et décalé. Depuis, elle ose tout. Ou presque. Un sweat à capuche signé Vetements, la griffe qui mélange luxe et culture underground, flanqué des visages de Leonardo DiCaprio et Kate Winslet dans Titanic. Comme pour faire un clin d’oeil à son interprétation de My Heart Will Go On, en montrant au passage son sens de l’autodérision. Primordial. La nouvelle it girl, vêtue d’un baggy, d’un tee-shirt blanc et d’un perfecto pailleté sur scène, montre qu’elle n’a peur de rien. Lookée uniquement par des marques haut de gamme comme Fendi, Céline, Chloé, Gucci ou Balenciaga, elle rayonne.

Un changement de styliste qui intervient dans un climat de bouleversement plus général autour de la star. Depuis la mort de son mari, René Angelil, en janvier 2016, elle a fait le ménage dans ses fidèles collaborateurs et s’est séparée en avril de son manager, Aldo Giampaolo, sans véritable ambition de le remplacer. Sauf peut-être par son fiston, quand il aura pris quelques années. Celle qui aime tout décider seule préfère travailler en famille.

Vêtue d'une robe en cuir jaune aux côtés d'Anna Wintour, au défilé Dior...
Vêtue d’une robe en cuir jaune aux côtés d’Anna Wintour, au défilé Dior…© ISOPIX

Le business plan

...ou en sweat Vetements, avec clin d'oeil à Titanic dont elle interpréta la B.O. : le style en toutes circonstances.
…ou en sweat Vetements, avec clin d’oeil à Titanic dont elle interpréta la B.O. : le style en toutes circonstances.© reporters

Mais la métamorphose semble plus profonde. Alors qu’elle a récemment sorti un album en français, elle se lance dans l’écriture d’un second dans la langue de Shakespeare. L’artiste s’adapte à ses publics, le côté intime pour la partie francophone, l’extravagant pour les shows américains.

Jusqu’ici, seul le single Recovering, écrit par Pink, a été dévoilé. Une ballade poignante sur le deuil. Son nouvel opus, elle veut prendre le temps de le travailler. Et pour ce faire, elle se modernise, notamment en faisant appel à Sia, connue mondialement pour son tube Chandelier. Et elle ne s’arrête pas là. Récemment devenue la 43e femme la plus riche d’Amérique, elle développe sa propre marque lifestyle en collaboration avec le groupe québécois Bugatti.

La collection éponyme comptera des sacs à main, pochettes, lunettes de soleil mais aussi vêtements et articles de décoration. La chanteuse a participé à chaque étape de la confection de cette ligne, déjà disponible sur le Web et dans quelques boutiques outre-Atlantique.

En février dernier, lorsqu’elle était venue présenter sa griffe en cuissardes rouges et combishort, Céline avait une fois de plus prouvé sa capacité à mélanger les styles, mêlant audace et sexy.  » On ne change pas, on met juste les costumes d’autres sur soi « , fredonnait-elle, il y a presque vingt ans déjà…

Par Mathilde Mettens

Voir aussi >>> Céline Dion fête ses 49 ans: retour en images sur son évolution

Céline Dion en 2002.
Céline Dion en 2002. © Reuters

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