Luc.Duchene, clap de fin

La griffe belge Luc.Duchene vient d’annoncer la cessation de ses activités. Elle mettra ses collections en liquidation totale, en octobre prochain. Retour sur les raisons de cet échec.  

2012, une annus horribilis pour la mode belge. Après Mais il est où le soleil ?, Walter Van Beirendonck, Christophe Coppens et Olivier Strelli, c’est au tour de Luc.Duchene de mettre la clé sous le paillasson.

Ce lundi 10 septembre, ses dirigeants ont officiellement annoncé l’arrêt du label qui, pour rappel, avait évolué et changé de nom en 2009, passant de Chine Belgian Design à Luc.Duchene.

Il ne s’agit pas à proprement parler d’une faillite, mais d’une mise en liquidation d’une des branches d’activité du groupe. « Cela signifie que nous ferons face à toutes nos obligations légales, explique Luc Duchêne, par voie de communiqué. D’abord et avant tout vis-à-vis du personnel concerné, mais aussi vis-à-vis de tous nos partenaires et fournisseurs. »

La raison de cet arrêt ? Les résultats obtenus et les perspectives dans un marché en crise et en profonde métamorphose ne suffisent plus à assurer la pérennité de la griffe, dont les collections étaient dessinées avec l’aide du créateur Tim van Steenbergen. Concrètement, les boutiques Luc.Duchene afficheront une liquidation totale dans le courant du mois d’octobre, et les collections seront écoulées, conformément à la loi.

« Pour moi, c’est un échec, bien sûr, parce que faire vivre une nouvelle marque de luxe en Belgique est un défi que j’ai voulu relever, sans pouvoir y parvenir, regrette Luc Duchêne. Lancer un tel projet en 2009, en plein marasme économique, était-ce une folie ? Un caprice d’égo? Peut-être, mais fort des success story qui ont jalonné mon parcours, j’ai voulu aussi réaliser ce rêve-là. Force est de constater que travailler avec les plus belles matières, vouloir une coupe impeccable, privilégier les petits ateliers de confection en Europe, cela engendre des coûts qui doivent se répercuter dans le prix de vente des vêtements… Luc.Duchene était aussi une griffe dessinée pour l’export. Or, les marchés internationaux restent aujourd’hui frileux devant de nouvelles marques. Le luxe rassure quand il est certifié, installé, reconnu. Et seules les griffes les plus exposées sont plébiscitées. J’ai sincèrement pensé qu’associer mon expérience, ma vision de la mode au talent de Tim van Steenbergen constituait une garantie… »

Anéanti par cette décision, Luc Duchêne s’oblige cependant à regarder vers l’avenir : « J’avais aujourd’hui le choix entre sacrifier du temps et de l’énergie à faire émerger coûte que coûte une nouvelle griffe dans un paysage dévasté ; ou rester un chef d’entreprise réaliste, en concentrant mon ambition sur Mer du Nord, une marque solidement ancrée dans le paysage de la mode belge.

La fast fashion ne nous fera pas renoncer à nos valeurs fondamentales, mais elle nous oblige à nous adapter aux changements de comportement des acheteurs, à nous démarquer pour leur offrir toujours davantage. C’est un challenge passionnant et, pour moi, la cinquantième collection de Mer du Nord que nous présenterons bientôt, sera assurément plus forte, plus belle… »

C.PL.

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