Maillot de corps

C’est un maillot rouge décolleté mais pas trop avec des bretelles renforcées comme on n’en fait plus, qui aident certes au maintien mais laissent surtout deux grosses marques de bronzage sur les épaules, on évitera la robe bustier.

C’est un maillot rouge décolleté mais pas trop avec des bretelles renforcées comme on n’en fait plus, qui aident certes au maintien mais laissent surtout deux grosses marques de bronzage sur les épaules, on évitera la robe bustier. Malgré ces détails rédhibitoires, ce une-pièce-là est entré au musée. Et s’il fait dorénavant partie de la collection du Smithsonian, à Washington, USA, c’est parce qu’il est tout bonnement le maillot jaune de tous les maillots rouges du monde. Souvent copié, mais jamais égalé (Pamela Anderson avait pourtant fait son petit possible), souvent postérisé (adoubé même  » poster le plus vendu de tous les temps « ), mais hélas jamais en 3 D, Drôle de drame. Car dedans, c’est ce qui nous importe, le corps, les seins, (en dessous, les jambes, au-dessus, le sourire, les cheveux) de Farrah Fawcett, 29 ans à l’époque, on est en 1976, actrice ultra classe et ange de Charlie dans la série télé titrée, en V.F., Drôle de dames. Ce qui nous fait, si je calcule bien, un maillot canon mais d’un âge canonique, je ne donne pas cher des élastiques dans les coutures ni du lycra seventies. Questions sans réponse : Si Farrah avait posé aujourd’hui, aurait-elle enfilé ce bout de tissu qui plisse ? Aurait-elle préféré la version tri- voire monokini ? Ou alors, comme ces féministes bravaches rebaptisées Les tumultueuses, aurait-elle nagé topless dans les piscines publiques de Paris pour réclamer l’égalité de traitement entre les hommes et les femmes en criant entre deux brasses  » Non à la vision naturaliste des sexes  » ?

Anne-Françoise Moyson