Naco: « Le luxe, c’est avant tout être libre de faire ce qu’on veut. »

C’est dans la boutique d’Ixelles Cachemire Coton et Soie, que celui que la presse surnomme « Le Robin des bois de la mode parisienne » s’est posé quelques heures, le temps de nous présenter la collection qui l’a réellement fait connaître. Trois questions à Naco.

Qu’est-ce qui se cache derrière le concept « Naco » ?

Cela fait 10 ans que je fais du prêt-à-porter. C’est parti d’un questionnement sur le monde qui nous entoure, sur l’évolution de la mode ou encore en écrivant mes émotions. L’univers du luxe a énormément évolué. C’est devenu un monde sans création où tout y est question de fric et de marketing. Certaines grandes marques parviennent encore à maintenir leur image en utilisant ce mode de production, mais les consommateurs s’en rendent compte et veulent revenir à des produits plus authentiques. C’est de là, je pense, que vient le succès de ma ligne.

Qu’est-ce qui vous inspire ?

J’ai une vision un peu trash de la mode, que je prends au second degré. Par exemple, j’ai créé il y a quelques années une collection à partir de sacs poubelle ! Il faut savoir aussi que mes t-shirts sont peints à la main, c’est une chose sur laquelle j’aimerais insister. Ma vie de tous les jours, les personnes que je rencontre ou encore des artistes comme Andy Warhol sont mes sources d’inspiration. J’aime m’amuser et jouer avec les matières, mais il arrive un stade où on a envie de vivre de son art. Voilà pourquoi j’ai créé une ligne plus commerciale. De cette manière, je peux toucher un public le plus large possible.

Dans l’univers fourni de la mode, qu’est-ce que votre ligne a de plus que les autres ?

Mes créations partent d’un questionnement, principalement sur ce que le luxe est devenu aujourd’hui. Je pense être capable de prendre un minimum de recul pour voir que je ne m’inscris pas dans cette tendance purement commercial, tout en touchant un maximum de gens. Lorsque j’ai créé les sacs « Karl who ? », pas une seule personne ne m’a demandé de quel Karl il s’agissait, ce qui montre bien que, pour beaucoup, c’est l’image qui prime. D’une certaine manière, j’aimerais dénoncer tout cet univers people et faire comprendre aux femmes surtout qu’il n’est pas nécessaire d’avoir un sac Marc Jacobs pour accéder au luxe. Le luxe, c’est avant tout être libre de faire ce qu’on a envie de faire.

Par Lisette Kazadi.

Collection du designer Naco chez Cachemire Coton et Soie. 53, Rue Franz Merjay 1050 Bruxelles.

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