Paris: l’art du tailoring à la française

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Toute garde-robe masculine digne de ce nom se devrait de contenir au moins un costume bien coupé. Encore faut-il réussir à convaincre la génération Y d’investir dans ce qu’elle voit comme un basique de papa. Un exercice de style auquel se sont pliées les grandes maisons françaises, Dior Homme, Givenchy, Hermès et Lanvin en tête.

Ce n’est certainement pas un hasard si Kris Van Assche a fait le choix ce samedi d’ouvrir le show Dior Homme avec un costume noir moins classique pourtant à y regarder de près qu’il n’y paraît.

Paris: l'art du tailoring à la française
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Une veste tirée au cordeau certes mais un pantalon pas aussi fitté que les autres saisons – une tendance qui se retrouve ailleurs – le tout porté sur une paire de sneakers comme pour mieux indiquer à ceux qui en douteraient encore la cible visée.

Enfiler son complet pour aller travailler, ce bon vieux réflexe tellement années 1980, ce n’est pas l’idée que se font de la coolitude les si désirables Millennials, eux qui ont pour modèle de réussite Steve Jobs ou Mark Zuckerberg et plus Gordon Gekko.

Pour le créateur belge qui fêtera en avril prochain ses 10 ans à la direction artistique de la griffe masculine, ce ne serait pas tant le deux pièces en soi qui poserait problème mais plutôt le manière de le « vendre » aux nouvelles générations. Et de rappeler qu’il fut un temps – celui de sa jeunesse à lui – où les héros de la pop-culture avaient un autre sens du « costume » qu’aujourd’hui où le streetstyle tient pour ainsi dire lieu d’uniforme.

Sur une bande son 100% Depeche Mode le défilé loin de rester aussi formel en dépit de la mine grave des jeunes modèles se voulait une sorte d’injonction nostalgique à la fête, le mantra « they should just let us rave » s’affichant sur un top arborant le visage de Christian Dior lui-même en ce 21 janvier jour de son anniversaire.

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Chez Givenchy aussi, le costume était de sortie en bleu marine ou noir mais toujours enjolivé par un jeu de boutons XXL contrastés que l’on imagine mal sur une silhouette un peu alourdie par quelques années de dîners d’affaires arrosés.

Pour le reste, Riccardo Tisci qui présentait sa collection à l’heure même où la terre entière se forçait à regarder sans vouloir y croire Donald Trump devenir officiellement le 45ème Président des Etats-(dés)Unis d’Amérique, n’a pas eu peur de redire sa fascination pour les States, l’Ouest en particulier, parsemant ses silhouettes de références de la bannière étoilée, au look country des cow-boys et aux totems des Indiens.

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Pas question non plus de faire l’impasse sur le costume chez Hermès où Véronique Nichanian a redéfini posément sa définition d’une élégance « Rock-mantic », osant même pour le coup le veston croisé à six boutons qui ne pardonne aucune erreur de coupe et se doit d’épouser le torse à la perfection, le pantalon, lui, prenant légèrement le large histoire de s’accommoder, long et cassé sur l’avant du pied, d’une paire de sneakers – et oui! – ou de boots montantes plein cuir, on reste chez Hermès tout de même, le show offrant également son lot de blousons, de sacs bien sûr et de pantalons en peaux plus désirables les unes que les autres.

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Chez Lanvin, Lucas Ossendrijver a fait également le pari du veston croisé mais pas que. De beaux longs manteaux aussi, un autre de ces basiques que la génération Y devrait s’empresser d’adopter.

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