Raf Simons, LA personnalité de l’année 2012

L’image restera sans doutes dans les annales de 2012, du moins dans celles qui concernent le microcosme de la mode. Des centaines de milliers de roses, de phlox, d’orchidées, de pivoines – au total, 65 variétés se juxtaposaient – formant un tableau pointilliste devant lequel défilaient des jeunes filles en fleurs que monsieur Dior n’aurait pas reniées…

L’image restera sans doutes dans les annales de 2012, du moins dans celles qui concernent le microcosme de la mode. Des centaines de milliers de roses, de phlox, d’orchidées, de pivoines – au total, 65 variétés se juxtaposaient – formant un tableau pointilliste devant lequel défilaient des jeunes filles en fleurs que monsieur Dior n’aurait pas reniées.

C’était le 2 juillet dernier, lors de la présentation haute couture, galop d’essai très attendu pour Raf Simons, qui venait de prendre les rênes de la création après que John Galliano eut été démis de ses fonctions le début 2011 pour cause de pétage de plombs sur fond d’insultes racistes et antisémites.

« Je suis arrivé chez Dior relativement tard, fin avril, ce qui m’a valu quelques angoisses, nous a confirmé le Limbourgeois. D’autant que j’étais probablement le seul à ne pas me rendre compte que c’était juste, mais tout à fait faisable, car les équipes de Dior ont l’habitude de travailler dans l’urgence. » De fait, les 54 silhouettes présentées ce jour-là sont à la hauteur de toutes les espérances : les codes de la maison sont présents, mais comme bousculés par un appel d’air contemporain qui leur permet d’échapper à toute littéralité. La presse et les créateurs, venus en rangs serrés, sont sous le charme.

Et le 28 septembre dernier, le défilé prêt-à-porter printemps-été authentifie l’adoubement. Les pièces iconiques imaginées par Christian Dior, dont la cultissime veste Bar dessinée au lendemain de la guerre, commencent une nouvelle vie, où l’élégance se frotte à la simplicité, où la sophistication s’acoquine avec le minimalisme cher au créateur belge. « Pour moi, une robe de star doit aussi tenir la route dans la réalité quotidienne, et je veux que mes créations aient un sens pour notre époque. Ce qui m’intéresse, ce n’est pas que le strass et les paillettes : Dior doit revivre, y compris en rue. »

L’ère Galliano est décidément révolue, et c’était une évidence pour la rédaction du Vif Weekend que Raf Simons était la Personnalité de l’année 2012.

Delphine Kindermans

Rédactrice en chef

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