Ralph Lauren

Difficile d’imaginer que l’histoire de Ralph Lauren ne soit pas un jour adaptée au cinéma. Le scénario qui construit le mythe de ce magnat de la mode est, en effet, presque parfait. Le début du film se situe quelque part à New York, dans les années 1940, au coeur d’un quartier misérable du Bronx. Travelling sur les fumées qui sortent des bouches d’égouts. Ralph Lauren, de son vrai nom Ralph Lipschitz, grandit dans une famille juive d’origine russe, sans le moindre petit dollar en poche. Les temps sont durs, l’avenir morose. Futé et téméraire, le petit Ralph est bien décidé à conquérir le monde ou, du moins, à gravir un à un les barreaux de l’échelle sociale. Gros plan sur son regard limpide, délibérément tourné vers des jours meilleurs.

Engagé comme vendeur dans un magasin de vêtements, le jeune homme dessine, à ses moments perdus, une collection de cravates. Larges, colorées et à contre-courant des tendances du moment, ses créations séduisent les acheteurs du célèbre magasin new-yorkais Brummel. Plan large sur les passants qui s’extasient devant les premières cravates signées Ralph Lauren. La carrière du futur homme d’affaires est lancée. Nous sommes à la fin des années 1960 et le créateur de mode imagine alors sa première ligne complète de vêtements pour hommes. Le style se veut américano-britannique et surtout romantique.

Zoom très lent sur un plateau de cinéma pour découvrir un film dans le film : en 1975, Ralph Lauren est prié de concevoir les costumes de  » Gatsby le Magnifique « , avec Robert Redford et Mia Farrow. Son nom est de plus en plus cité, sa marque de plus en plus adulée. Accélération du processus narratif dans les années 1980 pour accentuer le développement de l’empire et la diversification des produits placés sous l’emblème du célèbre joueur de polo. Lunettes, chaussures, sacs, parfums, bijoux, vaisselle, linge de maison, mobilier… La gamme s’élargit et le nombre de boutiques augmente rapidement.

Montage nerveux pour découvrir Ralph Lauren à l’aube du XXIe siècle, avec femme et enfants, entre son appartement de Manhattan, son ranch du Colorado et sa jolie propriété en Jamaïque. Le tout doit évidemment être rythmé avec des plans aériens pris dans son jet personnel. Pour l’instant, le film s’arrête là. Mais l’histoire de cet homme de 67 ans est loin d’être finie. A ce stade du scénario glorifiant le rêve américain, Ralph Lauren dispose d’une fortune personnelle évaluée à un milliard d’euros. Mieux, il règne sur un empire dont le chiffre d’affaires atteint plusieurs milliards d’euros. Et ce n’est pas tout. Prochaine cible : le continent européen où la marque est encore, selon ses dires, trop peu présente…

F.B.

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