Rencontre avec le belge Anthony Vaccarello, qui séduit Paris et Milan

Fin de défilé Versus Versace: Anthony Vaccarello aux côtés de Donatella Versace © Reuters

Pour Versus Versace, dont il est le nouveau directeur artistique, comme pour sa maison à son nom, Anthony Vaccarello incarne le virtuose des robes qui osent. Rencontre.

Vous venez d’être adoubé par Donatella Versace : vous êtes désormais directeur artistique de la ligne Versus Versace, pour laquelle vous aviez signé une collection capsule présentée en septembre 2014.

Anthony Vaccarello pour Versus Versace
Anthony Vaccarello pour Versus Versace© SDP

C’est cool, je suis très content. Donatella Versace me l’a proposé parce que la collection capsule s’est bien vendue. Je l’aurais un peu mal vécu si elle avait continué à changer de designer comme elle pensait le faire. J’ai adoré travailler avec elle et j’adore cette maison, j’ai l’impression de faire partie d’une histoire, d’une famille, d’une mythologie.

La première rencontre avec Donatella Versace, comment était-ce ?

C’était irréel. C’était pendant la semaine de la haute couture, en juillet 2013, la maison m’avait envoyé une voiture toute noire, j’avais rendez-vous au Bristol, elle était allongée sur un fauteuil comme une déesse de l’antiquité, elle a commencé en anglais, on a continué en italien.

Elle se livre assez facilement, sans barrière. J’espérais cette collaboration sans vraiment oser y croire – c’est un métier basé sur le désir, et un peu comme à la Bourse, votre cote monte, descend, qu’est-ce qui fait qu’on vous appelle un jour pour un tel poste ? Je crois que, à ce moment-là, je devais être dans sa ligne de mire. Elle m’a confié qu’elle me suivait depuis toujours. Nous avons des langages différents mais je pense que nous nous adressons à la même femme.

Comment articuler la création quand on dessine pour sa propre maison et pour une autre ?

Anthony Vaccarello, printemps été 2015
Anthony Vaccarello, printemps été 2015© SDP

J’essaie de ne pas séparer les deux sinon je deviens schizophrène. Je veux qu’on reconnaisse Vaccarello chez Versus et je veux rester Vaccarello chez moi. Peut-être qu’avec le premier, je joue plus avec les codes maison – le lion, les grosses pièces métalliques, les boucles de ceinture, que j’aime chez moi aussi, sauf qu’alors, ce n’est pas figuratif, mais plus acéré, tandis que là, c’est imprégné d’une histoire. Mais j’habille toujours la même fille.

Vous n’avez pas peur de vous diluer ?

Non, parce que Versus reste un produit, au niveau prix, c’est moins cher que chez moi et ce sont des basics revisités. Pour ma propre griffe, je suis plus dans une recherche de coupe, d’assemblage de matières, c’est plus un laboratoire.

>>>Retrouvez la suite de cette interview exclusive dans Le Vif Weekend Black Mode de ce 20 février 2015.

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