Sandrina Fasoli, le shoot

Le hasard des rencontres et les atomes crochus font souvent bien les choses. Prenez ces photos faites presque à la sauvette, qui parlent de Sandrina Fasoli, de l’hiver 12-13, de nonchalante élégance et de détails subtils avec une fraîcheur, une énergie incontestée.

Il a suffi d’un anniversaire quelque part en Belgique, d’un concert privé de Marques Toliver, chanteur et violoniste américain basé à Londres et de la présence – bouche bée – de Sandrina Fasoli et Michaël Marson, duo de créateurs belges qui signent sous le nom de la première.

Il n’a plus alors fallu qu’une rencontre, dans la foulée, avec Tom Minor, le copain du premier, « qui fait un peu de tout », une thèse en psychanalyse et autres choses encore, dans le milieu artistique underground des bords de la Tamise surtout, et voilà que ça étincelle.

Rebaptisé Love is the Law, Tom a réuni son collectif, demandé la permission à Sandrina et Michaël de puiser dans leur vestiaire à venir, d’emprunter quelques vêtements, les poser sur les épaules de Sif Agustdottir, mettre Kevin Morosky à la photo, lui qui n’a jamais tâté de la mode, et shooter le tout, juste pour le plaisir, voir ce que cela donne, les étonner peut-être aussi.

Et eux qui ne s’attendaient à rien, qui avaient même oublié cette aventure à laquelle ils n’avaient participé que de loin, un jour, ils ont vu le résultat, cette autre vision de leur univers, cette spontanéité, cette fille « qui a quelque chose de spécial », la jolie surprise. Ils ont aimé ces clichés, comme des miroirs tendus vers leur travail et ils ont eu envie de les partager en exclusivité, avec vous, avec nous. Ils n’ont pas oublié qu’ils furent les lauréats de la première édition du Weekend Fashion Award – le genre d’encouragement qui compte quand on débute dans la mode.

Depuis, ils ont fait du chemin, n’ont rien renié, ne font plus partie de la catégorie « jeunes créateurs », ont ouvert leur boutique à Bruxelles, place Brugmann, ont appris sans mordre la poussière que l’univers de la mode est impitoyable, que la crise est passée par là, que le pragmatisme est de mise, et savent après huit ans et autant de saisons fois deux que le vêtement est leur alphabet préféré et qu’ils veulent habiller de « vraies femmes », avec leur grâce entremêlée.

Anne-Françoise Moyson
Sandrina Fasoli, 22, place Brugmann, à 1050 Bruxelles. http://sandrinafasoli.com

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