Tout comme Philipp Plein, Miuccia Prada a fait défiler sa collection autour d’une piscine imaginaire. Un décor spectaculaire signé Rem Koolhaas.
Les habitués de la fashion week milanaise savent que Miuccia Prada ne laisse jamais rien au hasard. Même le choix des zakouskis offerts avec un verre de spritz – en l’occurrence des mini vidés au thon ou à la salade de légumes mayonnaise – quelques minutes avant le début du défilé en dirait déjà long sur les intentions de la collection à venir.
La crise perdurant, une certaine sobriété, un sens des convenances aussi resterait donc plus que jamais de mise. Et de sobriété, il en était plus que question dans cette collection mixte empreinte de gravité, plus printanière qu’estivale avec ses longs impers de cuir comme pièces maîtresses, ses tailleurs surpiqués, ses couleurs sombres. Le décor aussi, spectaculaire comme toujours chez Prada, qui fait appel depuis plusieurs années déjà au studio de design de l’architecte néerlandais Rem Koolhaas. Après les fosses d’orchestre de la saison dernière, l’homme n’a pas hésité à construire pour l’occasion une immense piscine » entre la cave et le bateau de croisière » précise le communiqué de presse, pour mieux questionner les liens ténus entre indoor et outdoor. » L’eau envahit l’espace, insiste-t-il. Elle redéfinit les contours, modifie les proportions, reflète des points de vue inattendus. »
A l’inverse, chez Bottega Venetta qui ouvrait la journée par un petit-déjeuner installé au milieu d’un jardin potager, la douceur des tons pastels déjà observés chez Corneliani en début de fashion week, était de retour, avec là-aussi un envie palpable de légèreté, dans le choix des matières mais aussi dans la manière dont les vêtements semblent comme posés sur les corps sans les toucher vraiment. Une collection inspirée par l’univers de la danse, du ballet au break-dance de la rue. Chez Salvatore Ferragamo aussi, Massimiliano Giornetti aspire à une mode sophistiquée mais sans prise de tête dédiée au » flâneur moderne » stylé mais décontracté.
