Hanne Gaby Odiele, tout juste 30 ans, mannequin star et désormais porte-parole des personnes intersexes

© Reuters
Catherine Pleeck

En janvier, la top belge Hanne Gaby Odiele révélait son intersexualité. Une façon de soutenir les enfants qui, comme elle, ont subi des opérations souvent inutiles.

Pour Hanne Gaby Odiele Termote, le 23 janvier 2017 est désormais marqué d’une croix blanche. Ce jour-là, la top belge, qui a défilé sur les podiums les plus prestigieux et fait la couverture des grands magazines de mode, révèle son histoire : elle est intersexuée. Derrière son apparence féminine, elle possède des testicules non descendus et des chromosomes XY, en lieu et place des ovaires et de l’utérus.

Ce n’est qu’à 17 ans que la trentenaire apprend la vérité. En lisant le magazine pour ados Fancy, celle qui pense à tort avoir eu des problèmes d’ordre urinaire découvre le témoignage d’une jeune fille qui n’a jamais eu ses règles, a subi plusieurs opérations durant son enfance et ne peut pas avoir de bébé. Comme elle. Son médecin confirme son sentiment. Soulagement pour Hanne Gaby, qui sait maintenant qu’elle n’est pas la seule dans le cas. Quelques semaines plus tard, la belle au physique unique signe un contrat en tant que mannequin.  » C’était la meilleure chose qui puisse m’arriver : on me proposait d’exercer l’un des métiers les plus féminins au monde…  » Et de décider que si sa carrière décolle, elle partagera un jour son histoire. C’est chose faite.

Hanne Gaby Odiele, tout juste 30 ans, mannequin star et désormais porte-parole des personnes intersexes
© Imaxtree

Ce qui révolte le plus le mannequin, devenue de facto porte-parole des intersexués ? Le fait que les médecins décident au nom de l’enfant, lui faisant subir des interventions chirurgicales qui ne sont pas indispensables. Et si, à l’époque de ses parents, Internet ne permettait pas de facilement trouver des réponses aux questions, aujourd’hui, ces abus ne devraient plus avoir cours, selon elle.

 » Je ne comprends pas pourquoi notre société voit d’un mauvais oeil ceux qui sont sexuellement différents, confie-t-elle dans une vidéo YouTube, désormais célèbre. Près de 2 % de la population sont nés intersexués. Ce n’est pas si rare, c’est autant que les gens aux cheveux roux. Plus nous en parlerons, moins il y aura de changements inutiles et de traumatismes. Et plus la vie des personnes comme moi sera facilitée.  »

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Une révélation qui intervient alors que, dans la sphère fashion, l’engouement pour le no gender ne cesse de creuser son sillon. Mannequins hommes et femmes font désormais podium et vestiaire communs. De nombreuses marques unisexes voient le jour, comme le tout jeune label belge Alexa Fairchild. Et la beauté n’est pas en reste, à l’instar de ces YouTubeurs masculins qui dévoilent leur maquillage sur écran. Preuve, s’il en était encore besoin, qu’il ne faut plus se fier aux apparences. Et que la voie de l’ouverture est la seule qui vaille d’être suivie.

Lire notre portrait d’Hanne Gaby Odiele paru en 2014, Hanne Gaby Odiele, portrait de la top belge so « quirky »

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