Harcèlement sexuel: de l’affaire Weinstein à la démission d’un ministre britannique

Michael Fallon. © Reuters

De l’éclatement du scandale Weinstein à la démission du ministre britannique Michael Fallon, l’onde de choc des affaires de harcèlement et agressions sexuels en quelques grandes dates.

Weinstein accusé de harcèlement

Le 5 octobre 2017, coup de tonnerre, le tout-puissant producteur hollywoodien Harvey Weinstein est accusé de harcèlement sexuel par plusieurs femmes, dont les actrices Ashley Judd et Rose McGowan, dans une enquête du New York Times.

Le magnat présente ses excuses et se met en congé de sa société de production, la Weinstein Company.

Il aura fallu vingt ans pour que les médias, eux-mêmes souvent soumis à des pressions de la part du producteur, obtiennent le témoignage de victimes présumées.

Weinstein banni et de nouveau accusé

Le 8 octobre, Weinstein est licencié par sa maison de production. Deux jours plus tard, une enquête du New Yorker dévoile de nouvelles accusations contre lui. Trois femmes dont la comédienne Asia Argento l’accusent de viol.

Le 11 octobre, il est suspendu de l’académie du cinéma britannique et le 14, exclu de l’Académie américaine du cinéma, qui remet les prestigieux Oscars.

La liste des comédiennes l’accusant d’agression sexuelle ou viol s’allonge jusqu’à plus de 80 femmes, dont Mira Sorvino, Rosana Arquette, Gwyneth Paltrow, Angelina Jolie, Emma de Caunes, Léa Seydoux ou Cara Delevingne. Plusieurs décrivent des avances sexuelles insistantes, souvent dans une chambre d’hôtel.

M. Weinstein, visé par des enquêtes des polices de New York, Los Angeles et Scotland Yard au Royaume-Uni, nie toute relation sexuelle non consentie.

Déferlement sur les réseaux sociaux

Dans la foulée de ce scandale, Sandra Muller, journaliste française basée aux Etats-Unis, lance le 13 octobre sur Twitter le hashtag #balancetonporc, qui devient viral, inondant les réseaux sociaux de témoignages d’agressions subies par des femmes de tous milieux. Il totalise plus de 400.000 mentions en une semaine, selon la société spécialisée Visibrain.

Le 15 octobre, l’actrice américaine Alyssa Milano (« Madame est servie », « Charmed ») lance le mot-dièse #MeToo (moi aussi) pour évaluer l’ampleur des agressions contre les femmes. Repris plus de 1,7 million de fois en cinq jours selon Visibrain, il est aussi traduit dans de nombreuses langues, ouvrant la voie à des témoignages à travers la planète.

Grand déballage à Hollywood

L’onde de choc de l’affaire Wenstein atteint d’autres grands noms d’Hollywood. Le 29 octobre Kevin Spacey, star de la série « House of Cards », est accusé par l’acteur Anthony Rapp de s’être jeté sur lui à une soirée en 1986 alors qu’il avait 14 ans. Le lendemain un comédien mexicain, Roberto Cavazos, l’accuse de harcèlement sexuel. Le 31 octobre, la plateforme de vidéo en ligne Netflix, qui produit la série, la suspend.

Est aussi mis en cause le réalisateur Brett Ratner (« Rush Hour », « X-Men : L’affrontement final »), accusé le 1er novembre de violences sexuelles par six femmes, dont les actrices Natasha Henstridge et Olivia Munn. Le cinéaste rejette ces accusations.

L’acteur Dustin Hoffman est lui accusé par l’écrivaine Anna Graham Hunter de lui avoir mis la main aux fesses à de nombreuses reprises et de lui avoir tenu des propos chargés sexuellement en 1985, quand elle avait 17 ans.

Chute d’un ministre

Le 1er novembre, le ministre britannique de la Défense Michael Fallon, poids lourd du gouvernement, accusé de harcèlement sexuel, démissionne du gouvernement de Theresa May.

Il avait posé sa main sur le genou d’une journaliste au cours d’un dîner lors de la conférence du parti conservateur en 2002. « Je doute que la raison » de sa démission « soit mon genou » a toutefois tweeté la journaliste.

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