L’art à la machine à écrire de Keira Rathbone

Keira Rathbone est une artiste anglaise qui a inventé un art bien à elle: le Typewriter Art. Avec son ancienne machine à écrire, elle crée des oeuvres spectaculaires allant du paysage au portrait.

Keira Rathbone est une artiste anglaise qui a inventé un art bien à elle: le Typewriter Art. Avec son ancienne machine à écrire, elle crée des oeuvres spectaculaires allant du paysage au portrait.

Keira Rathbone est une artiste peintre anglaise de 25 ans, diplômée des Beaux Arts. Elle gagne en notoriété de jours en jours grâce à son invention: le Typewriter Art, soit une nouvelle manière d’exprimer son talent,… à la machine écrire. La demoiselle reproduit paysages, fleurs et portraits à partir de son engin acheté à peine 5 euros, un outil de travail qui semble bien archaïque à l’époque des ordinateurs dernier cri.

Sa technique est originale: son index droit tape les lettres et/ou symboles souhaités pendant que sa main gauche fait défiler la feuille où bon lui semble dans la machine à écrire. Keira utilise principalement les tirets, les deux points, les barres obliques et les parenthèses. Une oeuvre lui demande près de 90 heures de travail.

Certains de ses dessins sont également des représentations de visage connus, comme celui de la top Kate Moss (ci-dessus). Aujourd’hui, les tableaux de Keira Rathbone s’arrachent parmi les connaisseurs à plus de 550 euros. La presse des quatre coins du monde s’intéresse à Keira. Le phénomène se développe également sur les blogs, ce qui lui assure une bonne visibilité. Weekend.be l’a interviewée.

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Comment vous est venue l’envie de travailler dans le milieu artistique ?

J’ai senti très tôt que j’étais destinée à faire quelque chose de créatif de ma vie. Depuis mon enfance, j’ai testé différents procédés artistiques. Mais c’est à l’âge de 16 ans que j’ai réalisé que je voulais vraiment poursuivre une carrière artistique. Je suis alors entrée en école d’art graphique mais j’étais très impatiente d’entrer dans la vie active et de pouvoir commencer à rencontrer d’autres artistes, musiciens, et poètes.

Aviez-vous en tête d’un jour créer un art nouveau ?

J’ai – comme la plupart des artistes – l’ambition de créer quelque chose d’original, une nouvelle forme d’art, aborder un nouvel angle sur des thèmes existants. On pense souvent que tout a déjà été imaginé auparavant et que rien n’est nouveau. Pourtant, ce que j’ai fait, c’est prendre une machine dont la fonction première était d’écrire et j’ai dessiné. Pour moi c’était un usage bien plus naturel que celui de l’écriture pour la machine. A la base, je suis plus une personne visuelle que verbale.

Etes-vous la seule à utiliser ce procédé ?

Une fois embarquée, dans mon expérience je me suis dit, que je n’étais certainement pas la première personne à utiliser la machine à écrire pour dessiner. J’ai essayé de fouiller le sujet et j’ai trouvé qu’il existait un mouvement de la sorte dans les années ’60 où les gens utilisaient les machines à écrire pour dessiner des portraits, des formes géométriques ou même de la poésie. Mais j’ai aussi découvert que mon style était différent des précédentes pratiques de cette forme d’art. Andrew Belsey, un artiste figurant dans le seul ouvrage que j’ai trouvé traitant de ce sujet (intitulé « l’art de la machine à écrire » par Alan Riddell), m’a contactée il y a un an pour discuter et comparer nos styles. Depuis, nous avons développé une amitié et il a déjà voyagé de loin pour assister à trois de mes expositions.

Comment avez-vous développé votre procédé artistique ?

J’ai tout d’abord essayé de dessiner un oeil sur un petit morceau de papier. Cela a pris du temps et pour un dessin très basique, mais je me rappelle avoir compris à quel point j’aimais utiliser ma machine à cet usage ! J’ai toujours fait les choses de manière compliquée donc dans un sens cela me paraissait normal. Mon deuxième dessin fut plus ambitieux et se basait sur une photo issue d’un magazine. C’était un top modèle couchée sur le sable humide en sous-vêtements avec les cheveux ébouriffés. C’est à ce moment où j’ai réalisé que j’allais continuer l’art de la machine à écrire comme activité principale. J’étais accro! J’adorais l’idée d’utiliser des lettres et symboles pour un usage différent que celui des mots, de la grammaire ou de la ponctuation.

Êtes-vous surprise par l’enthousiasme que génère votre travail ?

À vrai dire, je ne suis pas tellement surprise par cet engouement de la part de la presse envers mon art. Depuis que je « tape » en rue afin de collecter des images de la vraie vie, la réaction du public est aussi fascinante que leur fascination pour mon travail. Mon art semble toucher tous les âges et tous les horizons.

Où puisez-vous votre inspiration ?

Mes inspirations me viennent surtout de la nature et des gens. Je vis dans un endroit magnifique au littoral riche et varié. Chaque fois que je m’y rends, je me sens revigorée et inspirée. J’aime aussi observer les personnages ou les faits inhabituels dans ma vie de tous les jours. Mais les créations des autres continuent également à m’inspirer et en particulier la musique. C’est probablement ce qui me touche le plus. Je trouve cela incroyable de voir quelqu’un créer de superbes sons en « live », en utilisant sa simple voix. Cela me donne parfois les larmes aux yeux.

Désirez-vous délivrer un message spécifique à travers vos oeuvres?

Il faut oser voir les choses sous un angle différent afin de comprendre et donner du sens à la vie.

Vous déclarez comprendre que votre art est « une véritable nouveauté mais qu’il y a du sérieux aussi dans tout ça ». Pouvez-vous nous expliquer votre point de vue ?

J’ai reçu beaucoup d’attention de la part des médias. Il y a bien sûr un facteur de nouveauté qui suscite cet intérêt, mais il y aussi a un côté sérieux dans mon travail, ce sont les nombreuses années de pratiques qui m’ont permis de développer mes compétences afin de pouvoir mieux m’exprimer. Je réalise que tout ceci n’est pas très conventionnel et peut-être un peu excentrique, mais j’aime cet aspect double face. Je crois que cela accroît le sens de mon travail, il est drôle, bizarre et excentrique, mais sérieux par la concentration et l’attention accordée aux sujets. Ce que je trouve intéressant c’est que lorsque vous regardez quelqu’un peindre ou dessiner un paysage ou un portrait, vous n’allez probablement pas réagir de la même façon face à quelqu’un qui « tape » la même chose.

Quels sont vos projets ?

Un créateur de mode est intéressé par mon travail et aimerait collaborer avec moi pour sa prochaine collection. Ce type d’art a donc de l’avenir et il existe d’innombrables domaines dans lesquels il pourrait être exploité.
Nathalie Vandevelde

Keira Rathbone vient de terminer l’élaboration d’une cover d’album pour Malcolm Middleton, artiste écossais. Ses oeuvres sont actuellement exposés au Salon 5 dans le quartier chic de Mayfair à Londres.

Pour acheter une « toile » en édition limitée (signée et encadrée), rendez vous dans la galerie photo du site internet de Keira Rathbone.




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