L’Opinel, le petit couteau de Savoie devenu objet-culte

Picasso l’utilisait pour sculpter, Tabarly l’emportait en mer: depuis sa naissance dans une forge de Savoie en 1890, le couteau Opinel a conquis la planète grâce à une ouverture précoce à l’exportation ainsi qu’à une politique de lutte contre les copieurs.

Picasso l’utilisait pour sculpter, Tabarly l’emportait en mer: depuis sa naissance dans une forge de Savoie en 1890, le couteau Opinel a conquis la planète grâce à une ouverture précoce à l’exportation ainsi qu’à une politique de lutte contre les copieurs.

Exclusivement fabriqué dans une usine de Chambéry, l’Opinel, inscrit au dictionnaire Larousse comme nom déposé, se vend chaque année à 3 millions d’exemplaires, dont 50% à l’étranger.

C’est à la fin du XIXème siècle dans une forge de Maurienne que Joseph Opinel commence à fabriquer ce petit couteau fermant à manche en bois pour « prendre son indépendance par rapport à son père, un taillandier très autoritaire », raconte Maurice Opinel, 82 ans, petit-fils de Joseph et président de l’entreprise.

Dès 1909, Joseph Opinel dépose la marque en France « à une époque où cela n’était pas courant » et commence à exporter l’outil en Italie du Nord et en Suisse grâce à un réseau de grossistes. Le père de Maurice, Marcel, développe ensuite l’outil industriel, la majeure partie de la production étant aujourd’hui automatisée, son oncle le réseau commercial.

Avant la seconde guerre mondiale, 20 millions de couteau Opinel avaient déjà été vendus. Cet outil solide et tranchant a été adopté par les ramasseurs de champignons. Il a sauvé la vie de marins ou de montagnards. Mais comme le souligne Maurice Opinel, « il y a malheureusement les crimes et cela ne nous fait pas plaisir ».

Une politique de protection de la marque dès les années 50 dans le monde entier a contribué au succès de l’outil. Actuellement, il est cependant plus difficile de combattre les copies bon marché en Chine ou au Pakistan, reconnaît M. Opinel, les différences de prix variant « du simple au double ».

En 2009, l’entreprise qui emploie 90 salariés a réalisé un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros.

Weekend.be, avec Belga

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