Le palais Stoclet inscrit à l’Unesco ?

Trente sites naturels ou culturels, dont l’oeuvre de Le Corbusier, sont en lice pour l’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco à la session annuelle la semaine prochaine à Séville. La Belgique a proposé le Palais Stoclet à Bruxelles.

Trente sites naturels ou culturels, dont l’oeuvre de Le Corbusier, sont en lice pour l’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco à la session annuelle la semaine prochaine à Séville. La Belgique a proposé le Palais Stoclet à Bruxelles.

Le comité du patrimoine mondial de l’Unesco, composé d’experts, se réunit à Séville (Espagne) du 22 au 30 juin pour choisir parmi les sites candidats ceux qui méritent d’être distingués pour leur « valeur universelle exceptionnelle ».

La Belgique propose le Palais Stoclet à Bruxelles. Cette demeure imposante située au 279/281 de l’avenue de Tervueren à Woluwé-Saint-Pierre, a été réalisée par l’architecte autrichien Josef Hoffmann, entre 1905 et 1911 dans la pure mouvance Art nouveau.

Le palais Stoclet a été construit par un couple de la haute bourgeoisie belge, Anny et Adolphe Stoclet. Josef Hoffmann, l’architecte, disposait d’un budget illimité, raison pour laquelle le bâtiment a été construit à Bruxelles et non à Vienne. Il est un exemple parfait de la Sécession Viennoise. De par sa conception et son programme le palais Stoclet est un parfait exemple d’intégration de tous les arts, mettant en pratique les principes du « Gesammtverk » qu’Hoffmann cherchait à mettre en valeur tant au travers de sa propre production que par le biais de son enseignement et par la création des Wiener Werkstàtte qu’il fonde en 1903.

Le marbre y est omniprésent : dans la salle-de-bains, le salon de musique et de théâtre où l’orgue trône sur la scène, la salle-à-manger avec des mosaïques murales signées Gustav Klimt. Le bâtiment a été classé en 1976 par la Région bruxelloise et le mobilier en 2006 mais il a connu bien des déboires avec les problèmes de succession. Peu de personnes ont pu visiter cette imposante demeure farouchement gardée par la veuve d’Adolphe Stoclet jusqu’à sa mort à l’âge de 94 ans, en 2002.

Cette année, trois pays n’ayant pas encore été distingués présentent des sites cette année : le Burkina Faso (Ruines de Loropéni), le Cap-Vert (centre historique de Ribeira Grande), le Kirghizstan (Montagne sacrée de Soulamain-Too), a indiqué l’Unesco.

La France a notamment proposé les sites naturels des Causses et des Cévennes. La Suisse, l’urbanisme horloger de La Chauds-de-Fonds. L’architecture est également représentée par l’oeuvre du Français d’origine suisse Le Corbusier en Allemagne, Argentine, Belgique, France, Japon et Suisse.

L’année dernière, à Québec, l’Unesco avait ajouté 27 sites à sa liste prestigieuse, dont pour la France les fortifications édifiées par Vauban, et les lagons coralliens de Nouvelle-Calédonie.

Dresde retirée de la liste?

Le comité avait aussi lancé un avertissement aux autorités de la ville allemande de Dresde, classée depuis 2004 avec toute la vallée de l’Elbe, mais placée deux ans après sur la liste du « patrimoine mondial en péril » en raison d’un projet de construction de pont routier en centre-ville. Deux autres sites classés, français cette fois, pourraient faire les frais d’une inscription sur la liste du patrimoine en péril. La ville de Bordeaux (sud-ouest), classée en 2007, avait été placée sous « surveillance renforcée » l’année dernière en raison de la construction prévue d’un pont de 400 mètres sur la Garonne.

La grotte de Lascaux, également dans le sud-ouest de la France, fait également l’objet d’une attention particulière du comité, en raison de la menace que constitue pour ses peintures rupestres du paléolithique la prolifération de micro-organismes, indique-t-on aussi à l’organisation.

Les 4 sites naturels proposés cette année au jury comprennent le Parc naturel des colonnes de la Lena (Russie), le massif des Dolomites (Italie), le Littoral coréen des dinosaures du Crétacé (Corée du Sud).

Les 23 sites culturels comportent les monuments du Mont Songshan (Chine), la ville historique de Grand-Bassam (Côte d’Ivoire), la Porte aux trois arches de Dan (Israël), la Ville sacrée de Caral-Supe (Pérou). Le Parc naturel de Lonjsko Polje (Croatie) figure parmi les trois sites mixtes proposés.

Le Comité inscrit chaque année au maximum une trentaine de nouveaux sites à la liste, lancée par la Convention de l’Unesco de 1972 sur la protection du patrimoine mondial, signée à ce jour par 141 pays.

Il devrait aussi engager cette année une réflexion sur le maintien de la crédibilité d’une liste bientôt proche du millier de sites, et les moyens de faire en sorte que le « label Unesco » ne devienne pas une simple marque de reconnaissance utilisée de par le monde pour attirer le tourisme de masse, indique-t-on à l’organisation.

Weekend.be, avec Belga

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