Le syndrôme de la Schtroumpfette ou l’ingratitude du cinéma hollywoodien vis à vis de ses actrices

Reese Whiterspoon dans La revanche d'une blonde, en 2001 © DR
Aurélie Wehrlin Journaliste

Reese Witherspoon en a « assez ». La star de Big Little Lies, avec également Nicole Kidman, Shailene Woodley et Laura Dern, ne supporte plus de voir à l’écran des « femmes au talent incroyable » ne jouer que des « épouses ou petites amies avec des rôles ingrats ».

« Les choses doivent changer. Nous devons commencer à voir à l’écran les femmes telles qu’elles sont réellement », et pas seulement « dans des salles de cinéma avec des films à budgets minuscules », a déclaré la vedette et co-productrice de Big Little Lies, la nouvelle série de HBO, samedi lors d’une journée presse à Pasadena (ouest des Etats-Unis).

Dans cette adaptation d’un roman à succès éponyme, elle retrouve le cinéaste québécois Jean-Marc Vallée, acclamé pour le film oscarisé Dallas Buyers Club et avec qui elle avait déjà fait équipe sur Wild.

« Nous devons voir à l’écran les vraies expériences des femmes, qu’elles incluent la violence conjugale, les agressions sexuelles, la maternité, les histoires d’amour, les infidélités ou les divorces », a insisté la comédienne de 40 ans, qui a commencé sa carrière à l’adolescence.

Hollywood est régulièrement accusé de ne pas donner assez de rôles substantiels aux femmes, particulièrement celles qui ont plus de 35 ans. Le rapport 2016 sur la diversité à Hollywood de l’université californienne UCLA, référence sur le sujet, souligne d’ailleurs que la place des femmes dans l’industrie américaine du film régresse.

Big Little Lies, l’une des séries les plus attendues de la saison, dont le scénario est signé David E. Kelley (Ally McBeal, Goliath) est la première participation importante de Reese Witherspoon à une production télévisuelle.

En plus d’être une des actrices les plus en vue à Hollywood, la comédienne oscarisée pour Walk the line est devenue une productrice de premier plan qui s’est donné pour mission de développer des films avec des rôles principaux féminins, comme ceux du film multiprimé Gone Girl.

Elle a raconté s’être retrouvée régulièrement pendant des années la seule femme sur les plateaux de tournage, parlant de « syndrome de la Schtroumpfette », une tendance des oeuvres de fiction à ne comprendre qu’un seul personnage féminin.

Big Little Lies, dont le premier épisode sera diffusé le 19 février, suit un groupe de mères d’élèves d’une école primaire qui se retrouvent liées par un meurtre. « C’est si rare de trouver cinq rôles au sein d’un même texte et de toutes mourir d’envie de les jouer », a renchéri Nicole Kidman, 49 ans, co-vedette de la mini-série en sept épisodes, dont laquelle jouent aussi Zoë Kravitz et Alexander Skarsgard.

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La mini-série a été tournée à Monterey sur la côte californienne (ouest des Etats-Unis), près des côtes accidentées de Big Sur. Le réalisateur Jean-Marc Vallée a souligné que l’Océan Pacifique, « violent, furieux, était une belle représentation », et un symbole du dénouement de l’intrigue.

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