Polémique autour du come-back de 20 ans

La relance du magazine culte 20 ans s’annonce assez mal: rédactrice en chef stagiaire licenciée juste avant la sortie de la publication, pigistes sous-payés, aucun bureau et gestion de la rédaction sur MSN,…

La relance du magazine culte 20 ans s’annonce assez mal: rédactrice en chef stagiaire licenciée juste avant la sortie de la publication, pigistes sous-payés, aucun bureau et gestion de la rédaction sur MSN,…

Frédéric Truskolaski, le directeur de la publication de 20 ans, menace de poursuites judiciaires tout média qui reprendrait les informations de 20minutes.fr révélant le fonctionnement de sa rédaction. Pourtant, l’ancienne rédactrice en chef du magazine, Claire Crépon, confirme les conclusions de l’enquête du quotidien gratuit.

Pourquoi avez-vous été démise de vos fonctions de rédactrice en chef de 20 ans quelques jours avant la parution du 1er numéro?

Le magazine 20 ans m’embauchait en tant que stagiaire. J’étais liée au journal via une convention de stage et non un contrat de travail. La rémunération prévue par la convention s’élevait à 300 euros par mois, c’est ce qui avait été fixé. Mais Frédéric Truskolaski a changé les règles du jeu en cours. Il voulait que je sois payée après parution. Le magazine ne paraissant pas en mai, j’aurais donc touché 300 euros pour deux mois de travail. J’ai refusé. J’ai été remerciée dans la minute.

Regrettez-vous d’avoir tenu ce poste?
Non je ne regrette pas une seconde d’avoir été rédactrice en chef du magazine. A 19 ans, c’est une vraie opportunité de carrière. Lorsque Frédéric Truskolaski me l’a proposé à la mi-février, je ne pouvais pas refuser! En revanche, je regrette la manière dont les choses se sont terminées.

D’après 20 minutes, les conditions de travail étaient précaires. Vous confirmez?
Oui, c’est vrai. Nous étions chacun chez nous car il n’y avait pas de locaux, et nous communiquions essentiellement par MSN pour discuter du contenu du journal. Toutes les journalistes étaient payées au lance-pierre. Pour les conférences de rédaction, M. Truskolaski louait un bureau à l’heure près de Nation…

Êtes-vous encore en contact avec Frédéric Truskolaski aujourd’hui?
Non, plus depuis mon départ. Mais vendredi soir j’ai reçu une menace téléphonique. Une personne, qui se présentait comme un avocat, m’a avertie que si je déshonorais le journal pour lequel j’ai travaillé, M. Truskolaski serait obligé de prendre les mesures qui s’imposent.

La colère de la blogosphère
Pour produire du contenu pour son magazine, Frédéric Truskolaski a également fait appel à des blogueuses. Les conditions de recrutement par pige étaient les mêmes que pour les journalistes de la rédaction: précaires. Toutes se disent « outrées » d’une telle proposition. « On n’est pas sérieux quand on a 20 ans… « , explique Sois belle et parle tandis que Babillages avance les raisons « de ne pas acheter 20 ans » : « Je suis outrée. Totalement choquée. (…) Je ne comprends pas pourquoi on devrait faire appel à des blogueuses et pas à des journalistes qualifiés pour exercer un travail…  »

La Fille du Rock de son côté a fait le calcul: pour être payé le smic il faudrait écrire 132 pages du magazine! « Surtout, c’est dégueulasse pour les journalistes! Sous quel prétexte faudrait-il piquer du boulot aux pros pour le refiler à des amateurs? ».

Luc Mandret sur son blog politique évoque un « bad buzz ».

Julie Saulnier, Lexpress.fr

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