Running: La course à pied en plein boom… et les innovations technologiques aussi

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Il est loin le temps du jogging à la papa: facile à pratiquer, la course à pied est devenue un sport tendance, qui pèse 850 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel en France chez nos voisins Français, et constitue un laboratoire technologique pour les marques.

Oubliez l’époque où l’on courait seulement muni d’une paire de baskets, d’un short et d’un T-shirt. Aujourd’hui, les « runners » sont de plus en plus équipés et connectés pour améliorer leurs performances. Avec plus de 9 millions de pratiquants, dont de plus en plus de femmes, les marques ont flairé le potentiel d’un marché qui ne pesait « que » 350 millions d’euros en 2011.

« Le marché du running est stratégique pour les équipementiers, en volume et en valeur, c’est le plus gros en France », assure Virgile Caillet, délégué général de l’Union sport et cycle, l’organisation fédérant les professionnels de la filière du sport. « Une de ses caractéristiques, c’est qu’il permet aux marques de démontrer leur expertise technologique. Pour faire une comparaison, c’est un peu comme en Formule 1 où les écuries mettent en avant leurs dernières innovations », explique Virgile Caillet. « Le running est un vrai laboratoire, un marché ouvert à l’expérimentation, à l’inverse du tennis par exemple qui y est très réfractaire », ajoute-t-il.

Les marques, qui s’étaient toutes donné rendez-vous au salon du running à Paris entre jeudi et samedi, veille du marathon de Paris, l’ont compris de longue date. Chez Asics par exemple, leader en France sur le marché du running, on dispose d’un centre de recherche installé à Kobe, au Japon, depuis 1985. « La recherche et développement est un pilier de notre stratégie », explique Olivier Mignon, directeur marketing France chez Asics. « En 2015, on a sorti la Metarun, une chaussure pour laquelle on a déposé 5 brevets. C’est trois ans de développement et 300 prototypes testés », pour un produit final à 250 euros. Pas un problème pour les coureurs dont le panier annuel s’élève en moyenne à 570 euros.

Branché

Asics travaille désormais sur un t-shirt au textile intelligent « avec une fibre qui permet de récolter des informations et de les connecter pour faire un bilan à la fin de l’entraînement », annonce M. Mignon. Un projet encore secret et surtout destiné aux sportifs de l’extrême.

En revanche, pour le grand public, Asics comme tous les autres acteurs reste à l’affût. La marque a par exemple racheté en 2016 l’application Runkeeper, qui fournit aux coureurs des statistiques détaillées via leur smartphone. Car aujourd’hui, « plus de 60% d’entre eux courent avec un objet connecté », assure M. Mignon.

C’est le cas d’Adrien Montalto, coureur expérimenté et équipé d’une montre connectée depuis 2014. Il travaille dans un magasin de sport et a vu cet outil mesurant la distance parcourue, le rythme cardiaque, la vitesse voire le niveau d’acide lactique dans les muscles, se démocratiser « il y a quatre ou cinq ans ».

Signe de l’engouement, des marques à l’origine absentes de la montre de sport et spécialisées dans la navigation GPS s’y sont aujourd’hui mises, à l’instar de Tom Tom en 2013.

Cette tendance générale au gadget, au tout connecté, participe du succès actuel du running. Mais Laurent Boquillet, vice-président de la Fédération française d’athlétisme (FFA) et lui-même marathonien, tient à tempérer: « les nouvelles technologies sont des outils de motivation, qui ont rendu la pratique ludique. Le running est devenu branché, mais dans le fond, rien n’a changé ».

Malgré tout, à la FFA on tente de surfer sur la vague. Car « un runner c’est un religieux, il lui faut la dernière technologie ». La Fédération a donc lancé J’aime courir il y a deux ans, une application qui aide et accompagne les coureurs dans leur pratique.

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