Sex in the city, Bruxelles sexe pose

© ARCHIVES DE LA VILLE DE BRUXELLES

« C’est la coutume à Bruxelles, toutes les soirées finissent dans un établissement de tolérance. » Charles Baudelaire savait de quoi il parlait quand il jouait ainsi les guides touristiques, le genre de phrase parfaite pour faire office d’exergue à l’exposition titrée Sex in the city, aux Halles Saint-Géry.

Sex in the city, Bruxelles sexe pose
© ARCHIVES DE LA VILLE DE BRUXELLES

« L’idée, précise la cocuratrice, Stéphanie Pécourt, est basée sur le livre Les lieux du plaisir à Bruxelles du 19e siècle à la révolution sexuelle de Gonzague Pluvinage, conservateur aux Musées de la Ville de Bruxelles, qui trace l’historique de ces endroits et la manière dont la sexualité s’est exprimée dans l’espace collectif. »

Une seule option curatoriale : faire écho à cette riche histoire et la confronter aux oeuvres contemporaines d’artistes ancrés dans le terroir urbain. Manon Bara, Pascal Bernier, Ian Dykmans, Olga Fedorova, Pierre Liebaert, Kika Nicolela et Ubay Martin, « un choix arbitraire », mais empreint de cette « volonté de travailler avec des figures de la scène des arts plastiques bruxelloise et des gens plus jeunes, émergents ». Car Les Halles veulent se distinguer, se proposant ainsi d’être « une agora », « un lieu de rencontres et de débats », dont « l’ADN est défini par le foisonnement et la diversité des propositions et où cohabitent différents artistes, tous mediums et toutes générations confondus ».

Sex in the city, Bruxelles sexe pose
© ARCHIVES DE LA VILLE DE BRUXELLES

A l’image de cette capitale qui, dans le fond, pourrait s’avérer moins laide qu’il n’y paraît. « Bruxelles échappe à toute tentative de normalisation tant sur la question de la sexualité que sur d’autres questions, rappelle Stéphanie Pécourt. C’est une ville qui ne se réduit pas à un dénominateur commun, en dépit d’une volonté gestionnaire et politique qui entend la concevoir. Systématiquement, quelque chose y échappe, cela me fascine. Les Bruxellois sont irréductiblement en infraction et c’est cela qui est intéressant. »

Avec cette expo, plutôt décalée, les Halles Saint-Géry prouvent qu’il ne faut pas seulement juger la valeur patrimoniale d’une cité à ses vieilles pierres mais qu’il faut aussi tenir compte de ses territoires hors normes et non cadenassés. Lesquels fondent définitivement la fascination qu’elle opère sur ceux qui la pratiquent avec assiduité.

Sex in the city, Héritage et Présent, Halles Saint-Géry, 1, place Saint-Géry, à 1000 Bruxelles. Jusqu’au 17 mars prochain.

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