Votre aspirateur automatique vous espionne

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Roomba est l’un des robots aspirateurs les plus connus au monde. Il vous espionne aussi sans que vous en doutiez. Car la chose ne fait pas que ramasser la poussière, elle récolte aussi des données. Des données privées, donc très précieuses.

Grâce à ses différents capteurs et sa caméra basse résolution, l’appareil effectue un relevé très précis de vos intérieurs. Si ces systèmes ont été implantés dans ce type d’appareil, c’est pour que celui-ci puisse se déplacer de façon intelligente partout dans votre chez-vous.

Mais voilà, face à cette mine d’informations, certains se sont dit qu’ils avaient là une poule aux oeufs d’or. L’un de ceux-là est le patron d’iRobot, Colin Angle selon De Morgen. Il vient de révéler qu’il aimerait vendre ces données à des géants technologiques comme Amazone, Google ou encore Apple.

Après avoir parcouru votre chez-vous dans ces moindres recoins, le Roomba sait en effet parfaitement à quoi ressemble votre intérieur. Par exemple qu’un canapé de trois mètres n’y trouverait pas sa place. De quoi permettre de cibler de façon encore plus précise les publicités. Et de quoi rogner d’autant notre vie privée. Le patron d’Irobot, loin d’y voir à mal, trouve au contraire qu’une collaboration avec les grands du marché permettrait d’améliorer les performances de nombreux objets connectés.

Philosophe spécialisée dans la technologie, Katleen Gabriëls (VUB et TU Eindhoven) trouve ce genre d’annonce particulièrement dangereuse et soulève la question de la gestion des données.

Les institutions publiques planchent déjà sur le sujet. D’ailleurs à partir du 25 mai 2018, une loi européenne protégera un peu mieux les consommateurs en leur donnant plus de contrôle sur les données privées. Ainsi, les entreprises devront être très transparentes sur ce qu’elles font avec ces données de consommation. Et surtout obtenir l’autorisation des consommateurs pour pouvoir les revendre. Attention, comme le précise Le Soir, il n’est cependant pas rare que cette demande se fasse de façon très discrète lors d’une modification des règles d’utilisation du robot.

Si c’est une bonne chose, cette mesure ne répond qu’à une partie du problème puisque ces données, même cryptées, ne sont pas à l’abri des hackers. D’où l’idée de développer un label qui permettrait de distinguer les appareils offrant les gages de sécurité nécessaires.

En attendant, il reste le balai.

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