Paris Fashion Week, Chanel (presque) intime

Chanel © imaxtree

La maison de la rue Cambon a laissé la démesure aux autres pour inventer un salon éphémère, très couture, où tout le monde siège au premier rang. Histoire de mieux goûter encore le savoir-faire et l’inventivité de Karl Lagerfeld et consorts.

L’invitation déjà révélait une part de la surprise que Chanel nous préparait : ce show-ci aurait d’autres dimensions que les précédents puisqu’il y était inscrit :  » Front row only « , ce qui en vocabulaire  » fashion week  » signifie tout simplement qu’il n’y aurait qu’un seul rang de sièges, que tous seraient donc assis aux meilleures places, les premiers comme les derniers, leur séant posé sur une chaise Napoléon dorée avec galette beige. Sous la verrière du Grand Palais, dans un décor classieux, qui figure un salon avec voilage blanc, moquette crème et miroirs à l’infini, les 3000 invités de la maison léguée à la postérité par Mademoiselle se sont donc tous installés au premier rang very VIP. Sur un air de xylophone ( » Michele « , Beatles), les mannequins passent les portes et vous frôlent presque en s’avançant droit devant. Elles ont un petit air de Coco, avec leur galurin sur la tête, leurs longs rangs de perles superposés et leur tailleur en tweed. Sauf que le tout est signé Karl Lagerfeld qui sait si bien (ré)inventer les codes de la rue Cambon. Normal dès lors qu’il y ait des élans de modernité bien pensée – des zips sur les côtés des jupes pour dévoiler les jambes – ou pas, des pochettes à smartphone sur les vestes qui font la réputation de la maison, des matières effrangées pour éviter l’ennui, des bottes plates ou des escarpins à petit talon parce qu’il faut pouvoir marcher dans la vraie vie, des imprimés camélias XXL pour le fun, du jeans, pourquoi pas, un sac pour rire, en bobine de fil doré, un make-up sur les paupières à effet matelassé pour l’hommage kleenex, quelques CC en logo affiché et même trois silhouettes mâles dans le tas, pour assurer un certain équilibre des genres. Il y a de l’humour derrière tout ça, le créateur en est coutumier, il y a de l’allant, de l’allure et un pragmatisme résolu qui ancrent dans son siècle cet automne-hiver de Chanel plus que centenaire.

Anne-Françoise Moyson

Chanel
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Karl Lagerfeld pour Chanel
Karl Lagerfeld pour Chanel© imaxtree
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