Confidences d’une ex James Bond girl

Olga Kurylenko, au moment de Quantum of Solace © Belga Image

L’ancienne top Olga Kurylenko est à l’affiche de La Promesse d’une vie, de et avec Russell Crowe. Rencontre.

La Promesse d’une vie se déroule à Constantinople (qui devient Istanbul en 1930), en 1919, dans une société traditionaliste et un contexte familial étouffant. Qu’est-ce qui vous a intéressée dans ce personnage de mère sacrifiée?

Olga Kurylenko et Russell Crowe dans Les promesses d'une vie
Olga Kurylenko et Russell Crowe dans Les promesses d’une vie© DR

Sa force, sa détermination, sa volonté de ne pas fléchir malgré les contraintes et les menaces auxquelles elle est confrontée. Ayshe ne peut accepter la disparition de l’homme qu’elle a aimé, un musicien excentrique et rebelle, et vit dans l’espoir qu’il revienne un jour pour la sauver. En réalité, cette femme est très lucide, et cette chimère lui sert d’excuse pour ne pas accepter l’inacceptable. Seule avec un fils de 7 ans, Ayshe refuse de s’habiller en noir comme il conviendrait, travaille et tente d’échapper à son destin : épouser le frère de son mari défunt, un homme austère et conservateur qui ne cesse de la rappeler à l’ordre. Une sorte de robot qui impose au petit garçon de lire et relire le Coran, sans jamais lui parler avec son coeur. Ce long-métrage traite d’un sujet très contemporain. A Istanbul, des femmes m’ont ouvert les yeux sur une réalité glaçante…

Quel regard portez-vous sur le métier de mannequin, que vous avez longtemps exercé ?

Cela m’a donné la possibilité de devenir comédienne. Je n’ai jamais été  » sexe, drogue et rock’n’roll « . Quand je posais pour un shooting, j’apprenais le français et prenais des cours de théâtre. La France m’a porté chance, et j’ai décroché un rôle dans L’Annulaire de Diane Bertrand. Et puis j’ai incarné la James Bond Girl et j’ai joué dans des films qui comptent beaucoup pour moi, comme La Terre outragée de Michale Boganim (2011), sur la catastrophe de Tchernobyl. A l’époque, j’avais 6 ans et j’habitais à 800 kilomètres de là. Je n’ai jamais voulu être reléguée au rôle de l’Ukrainienne jeune et sexy, débarquant d’un village paumé à l’autre bout du monde…

Comment votre passion pour le cinéma est-elle née ?

A Berdiansk, où je vivais, la télévision soviétique ne passait pas de films américains. Pour mes 9 ans, ma mère m’a offert un magnétoscope et m’a montré notamment des films de Chaplin. J’ai demandé à prendre des cours de théâtre à l’école et je n’ai plus jamais décroché. Il n’y avait pas grand-chose à faire là-bas, à part regarder la mer et se demander ce qu’il y avait derrière l’horizon. Grâce à ma maman, peintre et sculptrice, on est allées à Saint-Pétersbourg et à Moscou visiter tous les musées. Je n’oublierai jamais mon émerveillement devant les toiles de Rembrandt, Gauguin et Léonard de Vinci que j’ai découverts au musée de l’Ermitage… C’est en sortant de la galerie Tretiakov, à Moscou, qu’un agent de mannequins m’a repérée et que nos vies ont changé. Ma mère, qui vit à Londres, près de moi, m’a transmis des choses fondamentales… comme apprendre de ses propres erreurs.

Par Paola Genone

>>> Retrouvez la suite de cette interview dans Le Vif Weekend de ce 1er mai 2015.

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