Elodie de Sélys, la Liégeoise fidèle au poste

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Tu passes quand tu veux. C’est par-là que tout a commencé pour Elodie de Sélys, en 2002, lorsque la RTBF était en quête de plumes pour ce talk-show quotidien adoré des ados. L’Université de Liège, section communication, était à peine derrière elle. Ses économies en poche, elle s’apprêtait à gagner la paisible Angleterre pour y rédiger son mémoire. Mais entre la Cité ardente et le pays de Lennon, s’est dressée la tour du boulevard Reyers.  » Très sincèrement, la télévision n’était pas mon objectif, parce que c’est un univers qui me paraissait difficile d’accès. A la base, je voulais me diriger vers la presse écrite. »

Quelques mois plus tard, le casting de l’émission Archives, recueil des pépites ertébéennes d’un autre temps, scellera les envies de la journaliste. Les candidats affluent. Tout le monde s’attend à voir élu un animateur rétro en cravate grise, mais la chaîne choisit le contre-pied. Ce sera une jeune et jolie brune, point à la ligne. Non pas pour jouer les potiches, mais bien pour animer un rendez-vous hebdomadaire chargé de remuer les souvenirs de personnages nommés Jean-Claude Defossé, Paul Danblon ou René Thierry.  » Qui ont dû se demander ce que la stagiaire leur voulait ! « , sourit la Liégeoise originaire de la petite commune de Remicourt.

En faisant un grand bond douze ans plus tard, on pourrait croire que les choses ont à peine changé. Elodie de Sélys présente aujourd’hui Retour aux sources (qui se plonge dans l’Histoire) et La télé de A à Z (abécédaire cocasse des petits et grands moments de… l’histoire télévisuelle). Les voyages dans le temps passionnent l’animatrice depuis toujours. Et particulièrement ceux qui l’emportent derrière l’écran.  » Les archives de la Sonuma (qui numérise toutes les émissions de la RTBF) sont tellement riches qu’on peut y dégoter des surprises tous les jours. Attention, je ne dirai jamais que  » c’était mieux avant « , mais j’aime le charme des vieilles images ou des vieilles photos. J’ai un côté très nostalgique, que j’assume, mais qui ne m’empêche absolument pas de regarder The Voice, par exemple.  »

Qu’on ne s’y méprenne pas : la demoiselle ne passe donc pas ses journées à fouiller des tiroirs poussiéreux. Son parcours regorge d’arguments : entre le divertissement (Ma télé bien-aimée, même si le petit côté  » archives  » s’y cachait très mal), le jeu (Génies en web, co-animé avec Adrien Devyver), la télé-réalité (Starter, qui coachait de futurs entrepreneurs) ou même le magazine people (la courte aventure Flash), on peut clairement lâcher le mot  » éclectisme « .

« Cette image de Madame Archives ne m’a jamais fermé de portes. Même en présentant Zoom arrière ou Ce jour-là, je continuais à réaliser des reportages pour Une brique dans le ventre. Par chance, je n’ai jamais été prisonnière d’une image. Tout comme je n’ai jamais cherché à être surexposée et à montrer à tout prix ma tête à la télé. Je pense que ce serait d’ailleurs une mauvaise stratégie : les gens n’ont pas envie de voir le même visage partout. Et puis bon, je travaille déjà beaucoup. Or, je ne suis pas contre le fait de dormir la nuit, de partir en vacances, d’écrire des livres (elle a rédigé la biographie d’Olivier Strelli, ainsi que les ouvrages 50 ans de JT à la RTBF et, récemment, Vos années télé) et bien sûr, de m’occuper de mon fils !  »

Une vie à côté du travail : la philosophie peut paraître démodée pour certains, mais Elodie de Sélys y tient comme à son Coca Light. Surtout que d’ici quelques jours, son second enfant poussera ses premiers cris dans sa maison bruxelloise. Et puis, elle aime garder un peu de temps, ici ou là, pour écouter ces bons vieux Beatles chanter Yesterday.  » Une passion qui date de ma jeunesse. Il y a quelques années, je suis même allée à Liverpool pour me recueillir « , avoue-t-elle, non sans préciser que Jean-Jacques Goldman et le rock belge ont aussi une petite place dans ses oreilles. Le bruit des moteurs également. Ceux des Formule 1 :  » J’ai grandi dans une famille férue de sport automobile, et j’ai gardé ça en moi.  » Le passé, toujours le passé, mais qui s’invite plus qu’allègrement dans le présent. Si vous la croisez, ne lui demandez surtout pas de choisir entre les deux…

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