Marc Jacobs nous parle de sa collaboration avec Coca Cola light, entre autres (vidéo)

© Wim Denolf

Succédant notamment à Karl Lagerfeld et Jean Paul Gaultier, Marc Jacobs devient cette année directeur artistique de Coca Light. Lors d’une conférence de presse à Londres, c’est avec enthousiasme que le créateur de mode américain a répondu à nos questions.

« J’aime toujours venir à Londres », ainsi commence Marc Jacobs, visiblement de bonne humeur. « Comme ma ville natale New York, Londres est un centre de culture pop et la Mecque pour la culture jeune et la street culture florissantes. La ville abrite également de nombreux musiciens et artistes innovants. A mes yeux, il n’y a que ces deux villes qui ont autant de choses en commun. Je m’y sens tout à fait chez moi. »

Icônes

Au début de l’année, le créateur américain a repris le flambeau de Jean Paul Gaultier en tant que directeur artistique de Coca Light.

Une collaboration qui cette fois encore donne naissance à des bouteilles originales: un coup d’oeil ludique au 30e anniversaire de la marque de sodas, lancée en 1983. Pour chaque décennie, Marc Jacobs a créé une bouteille en aluminium. Elles renvoient aux podiums de Broadway ainsi qu’au powerdressing des années 80,en passant par des combinaison de pois, de rayures et de motifs géométriques caractéristiques de l’éclectique première décennie du XXIe siècle.

« Le Coca Light fait partie de ma vie », avoue le créateur immédiatement. « J’en bois probablement depuis trente ans. La semaine avant le défilé, je bois cinq à six canettes par jour. Mais c’est surtout agréable de travailler avec des icônes, qu’il s’agisse de Louis Vuitton, Mickey Mouse ou d’un soda. »

« Le processus de création des bouteilles ressemble fort à celui de vêtements » ajoute Jacobs. « Ce sont des choses totalement différentes, mais dans les deux cas je cherche intuitivement et organiquement quelque chose qui corresponde à ce que je souhaite exprimer. J’adapte mon idée originale autant de fois que nécessaire. Cependant, il n’y a pas d’étude de marché préalable. Je sais quand c’est bien et je ne me compare pas du tout à d’autres créateurs. Je veux seulement me surpasser moi-même, personne d’autre. »

Corps musclé

Jacobs joue lui-même le rôle principal dans les court-métrages et les images studio du lancement. « Ce n’est pas un secret que j’aime me trouver sous le feu des projecteurs« . En outre, cette fois encore, Marc Jacobs saisit l’occasion de montrer son corps musclé. « C’est vrai que ces dernières années, j’ai été photographié presque plus sans vêtements qu’avec » dit-il en riant. Mais que voulez-vous ? Le mois prochain j’aurai 50 ans. Donc si quelqu’un me demande d’enlever ma chemise et de jouer ma propre version du costaud Coca, qui suis-je pour refuser cette offre ? »

Jacobs veut d’ailleurs passer son anniversaire à Rio de Janeiro. « Ce n’est pas dans mes habitudes de voir grand pour mon anniversaire. Cette fois-ci, je voudrais surtout partir en vacances, paresser sur la plage et bien manger – cela me suffit. »

Flips-flops

« N’est-il pas étrange que le directeur artistique de Louis Vuitton s’occupe de soda », demande un journaliste. Jacobs ne se laisse pas démonter. « Le monde a changé. Ces trente dernières années, la mode est devenue de plus en plus accessible. Pas seulement par l’avènement de l’internet et des réseaux sociaux mais aussi par les grandes chaînes de vêtements. Le consommateur y trouve des versions meilleur marché de ce qu’il voit aux défilés. La mode est devenue plus visible et accessible et a fait augmenter notre envie de mode. Il me semble donc très conservateur de croire que la mode devrait être exclusive pour être dernier cri ou qu’un créateur de mode ne pourrait pas s’occuper d’autre chose. Mes lignes contiennent aussi bien des pièces produites en quelques exemplaires tels que des porte-clés et des flips-flops – des objets que tout le monde peut se permettre. Il me semble moderne de combiner les deux registres, pour lesquels un créateur ne doit rien sacrifier ou faire de compromis. Le monde de la mode envisagé comme une Tour d’ivoire ne m’attire pas du tout. »

Marc Jacobs se fait peu de soucis en ce qui concerne la crise économique et l’avenir de sa profession. « Je ne pense pas que cette période soit plus sombre pour les créateurs que les précédentes décennies. Toutes les périodes ont leurs avantages et leurs inconvénients, avec toutes les chances, défis et obstacles qui s’ensuivent. On aime bien généraliser après coup, mais on altère la vérité. Comme si les années 80 étaient uniquement synonymes de Dynasty et de matérialisme ».

Finalement, les jeunes débutants doivent surtout avoir confiance en eux, estime Jacobs : « Faites-les choses que vous aimez, même si c’est difficile. J’ai perdu mon job plusieurs fois et j’ai été parfois au bord de la faillite, mais je n’ai jamais abandonné. Et réalisez qu’en mode, vous allez devoir travailler aussi durement que dans n’importe quelle autre profession. La mode est souvent considérée comme frivole mais ce n’est pas une émission télévisée. On ne peut pas décider d’accepter uniquement le côté agréable du métier.

Baron du porno

Outre son cinquantième anniversaire et le lancement d’une collection de cosmétiques au printemps, le créateur attend également la première américaine de Disconnect, le film dans lequel il fait ses débuts d’acteur aux côtés de Jason Bateman et d’Andrea Riseborough. Un thriller dans lequel Jacobs interprète le rôle d’un baron du porno.

« Je ne compte plus faire l’acteur » précise-t-il rapidement. « J’ai accepté le rôle parce que le réalisateur (Henry Alex Rubin, WD) est un ami, mais ce n’était certainement pas un rêve de jeunesse. Passer des heures dans le froid pour devoir réciter chaque fois les mêmes dialogues n’a rien d’agréable. Il y a des moments ennuyeux dans la vie d’un créateur mais ce n’est rien à côté ce que doit supporter un acteur ».

Un planning strict

Marc Jacobs ne dévoilera pas d’autres projets aujourd’hui, du fait même qu’il n’en fait pas. « Je pense rarement à très long terme. J’essaie de vivre ici et maintenant. J’ai encore suffisamment de rêves et d’ambition, mais j’ai appris qu’il valait mieux pour moi planifier uniquement à court terme. Je me sens bien lorsque j’ai un planning strict et clair, avec des moments fixes pour manger, faire du sport et travailler. Alors je ne dois pas y penser. Si la spontanéité me semble agréable, en pratique, cela ne fonctionne pas très bien pour moi. »

Voici le tout nouveau film publicitaire pour le lancement des bouteilles imaginées par Marc Jacobs.

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Les bouteilles de Marc Jacobs sont disponibles à partir du 18 mars dans les magasins Galerio Inno.


Pour plus d’infos www.coca-colalight.be

Wim Denolf

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