Polémique autour de l’exposition De l’Allemagne au Louvre

© Thinkstock

La grande exposition De l’Allemagne (1800-1939), de Friedrich à Beckmann au Louvre vient d’ouvrir ses portes. Mais fait également polémique en Allemagne, où l’on reproche à cette vision de faire un lien direct avec le national-socialisme. Le musée parisien se défend.

Inaugurée fin mars, l’exposition De l’Allemagne (1800-1939), de Friedrich à Beckmann est l’une des plus importantes manifestations culturelles que la France consacre à son voisin. Mais voilà, elle est aujourd’hui source de tensions entre les deux pays.

Le quotidien Die Zeit a été le premier à critiquer cette exposition, dénonçant « un scandale politico-culturel ». De son côté, le journal conservateur Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ), juge que le Louvre « a bricolé sa propre histoire de l’Allemagne, et cette histoire confirme tous les clichés du voisin sombre et romantico-dangereux ».

Quelle est l’origine de la polémique? Pour FAZ, c’est un extrait du film Les Dieux du stade de Leni Riefenstahl, réalisatrice proche d’Adolf Hitler, qui pose problème. Deuxième soucis: le tableau Enfer des oiseaux, de Max Beckmann, qui termine la visite serait une allégorie de la dictature nazie selon les médias allemands. « Le national-socialisme, par lequel se termine l’exposition, apparaît comme un destin inéluctable perceptible à titre prémonitoire dans l’art », analyse ainsi FAZ.

Des propos qui ont fait réagir Henri Loyrette, président-directeur sortant du Louvre, qui s’est montré « surpris et profondément peiné par cette réception extrêmement polémique ». Dans une lettre adressée à Die Zeit le 11 avril, il juge infondées les accusations visant à faire croire aux lecteurs allemands que le Louvre a cherché à donner une vision sinistre de l’Allemagne. »

Détendre l’atmosphère La voie de la sagesse vient du quotidien berlinois Tagesspiegel, qui relativise la polémique, en déclarant que « rarement l’intérêt pour l’art et la culture allemands n’ont été aussi grands qu’aujourd’hui » en France. Andreas Beyer, le directeur du Centre allemand d’histoire de l’art (Caha), qui a aussi critiqué l’exposition, a tenu, lui aussi à détendre l’atmosphère sur lefigaro.fr: « Les oeuvres montrées sont belles, fortes et intéressantes. Il faut aller voir cette exposition, où l’on apprend beaucoup sur l’art allemand. »

De l’Allemagne (1800-1939), de Friedrich à Beckmann, c’est jusqu’au 24 juin au Louvre.

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