Au pouvoir, les femmes dépriment plus, tandis que les hommes dépriment moins

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Selon la nouvelle étude Gender, Job Authority, and Depression, publiée dans le Journal of Health and Social Behavior, les femmes qui ont plus d’autorité sur leur lieu de travail sont plus susceptibles de développer des symptômes de dépression.

Les chercheurs de l’université d’ Austin (Texas) ont utilisé des données d’une étude menée au Wisconsin sur plus de 20 ans, suivant ainsi des milliers d’hommes et de femmes, diplômés d’école secondaire publique en 1957.

Ils ont pour cette enquête, interrogé 1300 hommes et 1500 femmes. Une première fois en 1993 et ensuite en 2004. Chaque sujet a répondu à un nombre de questions concernant leur situation professionnelle, leurs responsabilités, et le nombre de jours où il s’est senti déprimé.

D’autres facteurs ont également été pris en compte. Par exemple : faire des heures supplémentaires, la flexibilité de l’emploi et le phénomène de microgestion (observation directe de l’employeur pour déterminer les faiblesses de l’employé).

Les résultats montrent que chez les femmes, l’autorité dans le milieu professionnel a beaucoup d’influence sur ce sentiment de mélancolie. Les femmes ayant la responsabilité d’engager, de licencier ou d’octroyer des promotions ont montré plus de signes de dépression en comparaison avec celles qui n’ont pas ce pouvoir. En ce qui concerne les hommes, le phénomène est totalement opposé. L’étude montre que l’homme se sent moins « dépressif » lorsqu’il est en charge.

Qu’est-ce qui rend les résultats si différents pour l’homme et la femme?

Teyana Pudrovska, coauteure de cette thèse, explique que la pression morale au travail et les stéréotypes négatifs ont beaucoup d’influence sur les femmes ayant des responsabilités.

« Les femmes qui ont de l’autorité sont vues, (paradoxalement) comme ayant un manque d’assurance et de confiance, qualités qui seraient pourtant recherchées pour incarner un bon leader. Mais quand certaines d’entre elles possèdent ces qualités, elles sont jugées comme n’ayant pas assez de féminité. Cela est un véritable déclencheur de stress. Les hommes eux, ne sont pas remis en question sur ces propos, ils sont donc moins déprimés lorsqu’ils sont en position d’autorité.

Les résultats montrent qu’il existe encore beaucoup de discrimination envers les femmes sur leur lieu de travail. La chercheuse affirme également qu’une équité professionnelle permettrait des réduire les dommages psychologiques des femmes et leurs permettrait de s’épanouir dans leur carrière.

A.P. stagiaire pour Weekend.be

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