Rose pour les filles, bleu pour les garçons?

Il y a sept ans, Yoon prenait pour la première fois sa propre fille en photo, entourée de ses petites affaires personnelles. Le cliché révéla une explosion de rose, couleur favorite de la fillette. L’artiste décida alors de partir à la découverte d’autres chambres d’enfants … et vit ressurgir le même phénomène: les petites filles vivent bel et bien sur un petit nuage rose, tandis que les petits garçons nagent dans un océan de bleu.

Afin de mener à bien son projet « Pink and Blue », Yoon avait entre- temps accumulé des dizaines de clichés d’enfants installés dans leur petit monde monochrome. Il faut cependant savoir que les associations fille-rose et garçon-bleu sont en réalité assez récentes. Jusqu’aux années 1940, c’est plutôt l’inverse qui était de rigueur. Dérivée du rouge, la couleur rose représentait alors la puissance et était réservée aux garçons. Le bleu, plus délicat, était quant à lui considéré comme une nuance typiquement féminine.

Intéressant du point de vue sociologique Cette perspective s’est modifiée avec l’arrivée de la publicité : les fabricants américains donnèrent alors leur propre interprétation de la mode enfantine et assimilèrent ces croyances à leurs annonces. Une nouvelle tendance, qui s’est étendue, au cours des années, aux domaines des jouets, des petits meubles, de la literie, etc. La décoration de chambres d’enfants recevait quant à elle de plus en plus d’attention, particulièrement au cours de ces dernières décennies. L’impact des mass-média était devenu évident. Par le biais de son ouvrage, Yoon explore la relation entre sexe et couleur. Un point particulièrement intéressant, si l’on en croit les sociologues, et qui pourrait apporter des bribes de réponses à la question suivante : comment la mondialisation et la société de consommation parviennent-elles à s’insérer dans le processus de socialisation de nos jeunes enfants?

IVDH

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