Sophie Kinsella

C’est dans le jardin exquis d’un petit hôtel parisien, que nous rencontrons Sophie Kinsella. Derrière son allure sage, se profile une fashionista qui ne manque pas de folie !

Avec sa série L’accro du shopping, l’auteur britannique a suscité une « Becky-mania », dont le cinéma vient de s’emparer. La comédienne australienne Isla Fisher sera Becky Bloomwood sur grand écran (sortie du film L’accro du shopping en 2009). Mais revenons aux livres…. Dans le dernier opus de Sophie Kinsella, enceinte de son premier bébé, Becky décuple sa fièvre acheteuse (*). Sa gynécologue des stars devient son cauchemar : elle est l’ex de son mari. Que de jalousie et de péripéties ! En exclusivité belge, la romancière s’amuse à répondre à notre « funny » questionnaire.

Quel genre de petite fille étiez-vous ?
Très active, j’aimais la danse et la gym. Possédant une grande imagination, j’adorais jouer au grenier avec mes deux soeurs. Alors que je m’orientais vers une carrière musicale, j’ai fait des études de philo, politique et économie.

L’écriture passion secrète ou tardive ?
Jeune fille, je tenais un journal intime, mais je n’aurais jamais cru en faire mon métier. Instinctive, l’écriture m’est venue graduellement…

Pourquoi ce nom de plume ?
J’ai publié des livres sous mon vrai nom, Madeleine Wickham. Pour cette accro du shopping, je voulais adopter une voix comique, jeune et branchée. Sophie est mon prénom de baptême et Kinsella, le nom de jeune fille de ma mère.

Vous reconnaissez-vous dans la « chick-lit » ?
Oui, mes héroïnes sont des femmes contemporaines avec des soucis et des folies d’aujourd’hui. J’ai toutefois un certain lectorat masculin, puisque mes livres s’adressent à tous ceux qui ont de l’humour.

Lectures persos ?
J’adore Jane Austen et Johanna Trollope. Sinon, je suis fan de chick-lit, version Jenny Colgan ou Lisa Jewell.

En quoi Becky et vous êtes similaires et différentes ?
J’ai mes « Becky moments » (rires). Quand je suis obsédée par quelque chose que j’ai vue dans une boutique, j’y songe tout le temps. C’est plus fort que moi. Optimistes, nous aimons l’autodérision et la famille, dont elle fait désormais partie. Contrairement à moi, Becky perd le contrôle de sa vie. Alors qu’elle ose tout faire, moi j’ose à peine y penser.

Qu’y a-t-il de plus fou en elle et en vous ?
Nous sommes deux impulsives avec un goût prononcé pour l’aventure. Becky respire la folie. Son shopping démesuré est toujours justifié. Elle parvient à trouver les plans les plus ingénieux et les plus délirants pour se tirer d’affaire.

Un talent caché.
Faire bouger mes oreilles toutes seules (démonstration à l’appui) ! Par contre, je suis nulle en cuisine et en tâches ménagères.

Accro du shopping ?
Plutôt schizo… Tantôt je suis saine, tantôt je DOIS en faire. Vu ce besoin, je comprends parfaitement l’aspect compulsif de Becky.

Votre rapport à la mode ?
Ça fait partie de celle que je suis. J’ai toujours adoré les fringues. Petite fille, j’étais très « girly ». Fan des magazines de mode, je me laisse influencer par les tendances. Tout cela me fait tellement rêver…

Créateurs de mode préférés ?
Alice Temperly pour ses robes, Marc Jacobs pour son côté jeune, fun, et différent ; et Burberry pour leurs pièces incroyables.

Celui ou celle que vous aimeriez rencontrer ?
Vera Wang. Lors d’essayages de robes de mariées, pour mon roman, j’ai été séduite par ses créations. Quelqu’un qui apporte tant de plaisir aux femmes mérite d’être connue.

Votre robe de mariée était…
Si énorme que je parvenais à peine à m’assoire (rires)! A 21 ans, je rêvais d’être une princesse extravagante. Quand je revois les photos de moi en Cendrillon, j’en ris encore.

Style vestimentaire.
Joli et casual. Folle d’imprimés – surtout ceux de l’Irlandaise, Orla Kiely – j’aime les combiner avec des monochromes. Autre must : les bottes. « Boots » était mon surnom sur le tournage des aventures de Becky, car je portais inlassablement mon modèle crocodile. Les manteaux sont aussi une pièce essentielle car, ils donnent une première impression. Enfin, j’aime beaucoup mes vestes en cuir.

L’habit fait-il le moine ?
Non, mais il reflète une personnalité intérieure. Mes imprimés sont à l’image de quelqu’un d’aventureux, qui aime mettre de la couleur dans sa vie.
Marques ou boutiques favorites ?

Marques ou boutiques favorites ?
Marc Jacobs, Hoss Intropia (Espagnol), Whistles, Zara ou Top Shop. Anthropology est ma boutique préférée à New York.

Couleurs idéales.
Le pourpre, le rouge et les roses, mariés à du noir et blanc. En vacances, à Miami, je me suis mise à l’orange.

Accessoire ou bijou phare ?
Ma nouvelle montre, que je possède en marron et rose. Becky la porte dans le film. Lors du tournage, je suis entrée dans une bijouterie, Madison avenue. Ne parvenant plus à retirer cette grosse bague rose, je l’ai achetée !

Que voyez-vous dans le miroir ?
Quelqu’un d’épanouie, qui connaît ses imperfections et qui les accepte.

Si on vous offrait un relooking ?
Je demanderais des conseils pour agrandir mes petits seins sans chirurgie esthétique. Ce n’est pas que je sois contre, mais j’ai trop peur de mourir. Comme j’ai trois enfants, ce serait stupide.

La vieillesse…
Ne m’effraye pas, parce que chaque époque possède quelque chose d’excitant. Plus je vieillis, plus je peux faire ce que je veux et être en accord avec moi-même.

Votre plus grand luxe.
Le temps. Vu que j’en ai de moins en moins, j’apprécie d’être avec mes enfants, de prendre un bon bain ou de lire un bouquin.

Qu’est-ce que l’argent ne peut acheter ?
La famille. On a beau être dans la plus belle suite d’un hôtel, si on n’a personne avec qui la partager, on se sent vide. Le succès aurait pu m’étourdir, mais grâce à ma famille, je garde les pieds sur terre. Elle pratique l’humour avec avidité, surtout mon père qui voit le ridicule partout.
Conception de l’amour.

Conception de l’amour.
Une relation si forte, que l’autre devient une extension de soi-même. Lorsqu’il est content ou blessé, je le suis aussi. Mon mari s’occupe merveilleusement des enfants et me soutient constamment. Notre lien est une étincelle, basée sur la parole et l’humour.

Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Je l’ai croisé dès mon premier jour à Oxford. Mais ce n’est qu’en allant à son concert que j’ai flashé sur lui. Amoureuse de sa voix, je l’ai poursuivi jusqu’à ce qu’il me remarque (rires). Désormais, il ne chante plus que moi …

Le secret de dix-sept ans de mariage.
On était quasiment des enfants quand on s’est mariés. On a donc grandi ensemble. Mon mari ressemble à celui de Becky, Luke. Outre l’humour, ils ont cette même voix grave. En lisant mes romans, il comprend mieux mes excès.

Jalouse ?
Je n’ai pas de raison de l’être, mais si je devais soupçonner quoi que ce soit, je ne serais pas contente !

Enceinte, vous étiez…
En panique totale. Je harcelais mon médecin pour me persuader que le bébé allait bien. Mais contrairement à Becky, j’ai choisi un gynéco traditionnel et des bains comme moyen de relaxation.

Comment rester glamour enceinte ?
C’est l’un des grands défis féminins. Mon truc : des robes enveloppantes et de belles chaussures. J’avoue que pour marcher, ce n’était pas la gloire (rires). Autre lubie, l’achat de plusieurs poussettes cool. Celle pour le parc ne se prêtait pas au coffee shop branché !

Avoir trois fils, c’est…
Surprenant car, nous étions trois filles. Directs et tendres, ils me ramènent sur terre. Quelle chance d’avoir tant d’hommes qui m’adorent !

Décrivez-nous votre habitat.
Je vis dans une maison londonienne. La déco se compose de meubles fun, comme une armoire à chaussures rose. Un jour, je rêve de vivre dans un loft à Manhattan, puis je craque pour la campagne. J’adore la nature, mais je suis une piètre jardinière.

Pourquoi adorez-vous la mer ?
En raison de son côté hypnotisant. Pour les vacances, j’aime le style vieux jeu du Cornouailles (Angleterre), le sud de l’Espagne ou les plages blanches de Floride.

Aimez-vous voyager ?
J’adore ça. Lors de mes déplacements professionnels, j’aime découvrir des villes et rencontrer des gens. Quand mes enfants seront plus grands, je les amènerai en safari et en Europe. Côté shopping, Londres est très diversifié car il n’y a pas d’uniforme. Je suis aussi fan de New York et Paris. Comme j’admire les créateurs belges, j’aimerais bien faire un tour à Anvers.

Propos recueillis par Kerenn Elkaïm ?
(*) L’accro du shopping attend un bébé, par Sophie Kinsella, Belfond, 440 pages.

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