La mode s’écrit en black & white à Paris

Si les styles divergent, une même palette binaire s’impose tout à la fois chez Ann Demeulemeester, Kris Van Assche et Givenchy.

>>> Suivez Isabelle Willot et Le Vif Weekend sur Twitter pendant les Fashion Weeks ici !

Fidèle à elle-même et à ce cocktail un peu gothique, un peu dandy qui a fait son succès, la créatrice belge Ann Demeulemeester, s’emparant d’une palette binaire noir et blanc n’hésite pas à en remettre une couche pour habiller ses hommes de cours, bottés jusqu’au genou : manteaux de fourrure, vestes trois-quarts brodées, gilets victoriens et longues chemises fines aux manches démesurées se superposent, redessinant la silhouette d’un chevalier moderne et romantique. Plus étranges encore, ces  » soutanes  » en mohair et ces robes chemises noires portées sous un manteau sombre donnant aux modèles coiffés de chapeaux à larges bords comme on en voit aux abords du Vatican des allures de moines mystiques.

Même codes couleurs chez Kris Van Assche qui s’amuse à mixer les codes du vestiaires masculins, associant dans un même vêtement sportwear et tailoring, créant des pièces hybrides et rafraichissantes à la fois. Alors que le sweat à capuche devient veste de costume, le pull-over se fond en chemise en coton. Les matières s’entrechoquent, confortant l’essor d’une mode bipolaire qui s’amuse aussi à créer de cette manière des effets de textures donnant de la singularité aux pièces les plus classiques. Des piliers de garde-robes -comme le trench, le costume deux pièces foncé, la doudoune, le blouson cintré – que le créateur belge propose aussi à l’état pur pour tous ceux qui rêvent de se constituer une base de dressing irréprochable.

Black & white encore chez Givenchy où Riccardo Tisci réaffirme son  » obsession  » pour les Etats-Unis – une drapeau américain passé au rayon X s’imprime sur un sweat en velours -, une certaine latin attitude aussi et l’imagerie de Mapplethorpe. Ici, il est question de force et de virilité, même lorsque les modèles sont portés sur le catwalk par des mannequins femmes. Mêlant lui aussi les matières – ce qu’il fut l’un des premiers à faire, patchant de cuir vestes et manteaux depuis plusieurs saisons -, Tisci marque cette fois la découpe en utilisant des zips métalliques oversized qui tranchent littéralement le vêtement en deux. Une collection chic et punchy à la fois, présentée sur un catwalk illuminé par plus de 600 bougies. Un pur moment de magie.

I.W.

>>> Suivez Isabelle Willot et Le Vif Weekend sur Twitter pendant les Fashion Weeks ici !


Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content