Thérapie virtuelle, c’est en Argentine que ça se passe

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Dans un pays qui est connu (vu d’Europe) avant tout pour ses différents attraits touristiques, l’Argentine se distingue aussi par des choses souvent étonnantes et c’est surement ce qui en fait son charme.

Saviez vous justement que c’est le pays avec le taux le plus élevé et record de psychologues par habitant ! Et bien si ! Avec 121 psychologues pour 100 000 habitants, mon pays d’adoption se place loin devant le Danemark et ce, depuis plusieurs décennies maintenant ! Je n’ai pas l’intention d’en analyser le pourquoi du comment mais au contraire de vous rapporter un nouveau phénomène qui se développe ici à la vitesse grand- V des nouvelles technologies : la thérapie virtuelle. Entendez la thérapie individuelle ou de groupe via ordinateur et connexion internet interposés. L’idée est apparue au Docteur Carlos Pachuk, un jour où il s’est mis, avec une collègue, à écrire un conte de science fiction il y a plus de 13 ans qui évoquait le thème (très actuel) des ovules congelés. Le héros de l’histoire, né à partir de l’un de ces ovules, confronté à des problèmes d’identité se met en contact, à distance, avec un thérapeute… De là, le Docteur Carlos Pachuk s’est rendu compte de l’utilité différente mais complémentaire que pouvait avoir une thérapie virtuelle. L’un des premiers avantages c’est aussitôt révélé au médecin quand un jour, une patiente, s’est décidée à confesser un traumatisme de l’enfance parce qu’elle savait que personne ne pouvait la voir. Cette forme d’anonymat visuel a permis selon le Dr Pachuk beaucoup de progrès sur certains patients.

Avec l’arrivée de la webcam, l’exercice se rapproche de plus en plus à l’entretien face à face que l’on pourrait avoir avec son psychologue mais l’intérêt est ailleurs. Le docteur argentin a senti qu’à travers cette nouvelle technique, il pourrait constituer des groupes sur des bases différentes et avec une méthode de travail elle aussi modifiée mais non moins enrichissante. Dans le cas de thérapie de groupe, le système virtuel peut permettre une démultiplication des patients à travers le monde. Pour le Dr Pachuk, l’avancée est phénoménale et à l’avenir pourquoi ne pas envisager de constituer des groupes sur une même thématique au delà des critères géographiques, ethniques, nationaux ou de religion. Une nouvelle forme de thérapie intéressante qui a le mérite de vivre avec son temps mais à l’heure où la perte de chaleur humaine est surement l’une des premières causes de consultation, le virtuel sera-t-il compenser un manque réel ?

Par Maite Celayeta

Le Dr Pachuk est médecin psychanalyste spécialisé en thérapie de groupe virtuelle.

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