Vivienne Westwood à Liège! Amazing!

Ce n’est pas uniquement parce que je suis folle de ses Pirate Boots que je suis en admiration complète devant Vivienne Westwood.

Ce n’est pas uniquement parce que je suis folle de ses Pirate Boots que je suis en admiration complète devant Vivienne Westwood. Ses créations sont atypiques, comme elle… c’est certainement ce qui me plaît. Il y a un mois, j’ai appris qu’elle serait oratrice à l’évènement liégeois Creative Wallonia, dédié à la créativité comme vecteur de croissance économique. J’avoue que je n’aurais jamais pensé que la créatrice anglaise, de renommée internationale, pouvait situer Liège sur une carte et encore moins qu’elle en frôlerait un jour le sol. Jusqu’au dernier moment, j’ai donc pensé qu’une annulation de dernière minute était probable. Et finalement, pas du tout! Ce lundi matin, à 10h15, Madame Westwood a bien répondu présente.

Perchée sur d’impressionnantes chaussures aux talons vertigineux, reconnaissable à sa rousseur flamboyante, dans un style vestimentaire qu’elle est la seule à pouvoir se permettre, elle a brillamment débattu sur le thème de la créativité et de l’innovation.

De son enfance, entachée par la seconde guerre mondiale, la talentueuse styliste semble regretter la débrouillardise dont faisaient preuve les gens qui n’avaient rien. A une époque où tout se faisait rare, seule la créativité permettait d’assembler deux bouts de ficelle et trois bouts de bois pour arriver à fabriquer ce dont on avait besoin.

Aujourd’hui, pour développer la créativité des plus jeunes, il est impératif selon Vivienne Westwood d’investir dans un système éducatif public qui donne les moyens aux enseignants de diriger les enfants dans la bonne direction. Dans un monde occidental où la religion n’est plus vue comme le ciment de la société, seule l’école peut encore à ses yeux jouer ce rôle fédérateur. Pour l’ex-enseignante devenue styliste, tout enseignant est passionné par son métier, jusqu’à que ce métier en devenienne son principal sujet de conversation même en dehors des heures de cours, mais avec plus de 10 élèves dont il doit s’occuper, il est normal qu’il soit moins performant. En outre, pour la talentueuse créatrice, la créativité peut d’autant mieux s’exprimer qu’elle s’allie à une connaissance des techniques propres à chaque métier, chaque occupation.

Lorqu’on s’attarde sur son parcours et qu’on la questionne sur ce qui l’a poussée à quitter l’enseignement pour se lancer à temps plein dans la mode, Vivienne explique que sa motivation a été de voir que ses créations plaisaient, qu’elles avaient un impact. En regardant derrière elle, elle avoue simplement comprendre qu’elle devait se lancer… que c’était en elle. Sa plus grande joie est de ne jamais, à l’instar d’Yves Saint Laurent, avoir dû freiner sa créativité parce qu’un puissant homme d’affaires le lui imposait. Tout ce qu’elle a aimé, elle l’a lancé. Quant à son inspiration, elle avoue ne jamais la trouver dans la télé (qu’elle ne regarde pas!), ni dans les magazines (qu’elle ne lit pas!), ni au cinéma dont la pauvreté créative se traduit d’innombrables remakes. Son inspiration, elle la puise dans les traditions…

Si la grande question du moment est de savoir si le Royaume d’Angleterre l’a sollicitée pour dessiner la robe de mariée de Kate Middleton, future épouse du Prince William, elle s’est bien gardée de révéler le secret.

A presque 70 ans, Vivienne Westwood resplendit de charisme. Son visage, certes marqué par le temps et non lissé par une addiction aux injections de botox, traduit la vie trépidante de celle qui contribua activement au mouvement Punk. Une chose est sure: avoir cette brillante dame devant soi est, pour quelqu’un qui aime la mode, émotionnellement très fort!

Sophie Ismaïl

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