3 bonnes raisons d’aller à Sète

Un festival de la photographie, des nouvelles plages, des tables créatives: cet été, on craque pour Sète.

Découvrir deux rendez-vous de la photo
Sète s’impose saison après saison comme un des carrefours de l’image et de la photo.

On s’en met plein les yeux au festival ImageSingulières: bricolé avec un budget minimal par Gilles Favier, photographe de l’agence VU, aidé de Christian Caujolle, il offre une programmation remarquable dans 11 lieux somptueux. Nos trois coups de coeur: les images aux couleurs tendres, pleines d’humour du Madrilène Juan Manuel Castro Prieto, qui a eu carte blanche pour arpenter Sète armé de sa lourde chambre (chapelle du Quartier Haut); la fresque de 60 mètres de longueur déployée par les 12 membres du collectif Tendance floue (près de la gare); le cri de colère contre la mafia sicilienne de Letizia Battaglia (chais des Moulins).

On inaugure la Maison de l’image documentaire. Pour fêter son ouverture, le 2 juin, cet établissement riche de 1 500 ouvrages et films rares accueille 60 tirages de la célèbre série Migrant Farmers, de Dorothea Lange. Ce reportage culte, réalisé pendant la crise des années 1930 aux Etats-Unis, est un travail fondateur de la photo documentaire.

3e festival ImageSingulières, du 2 au 19 juin. Entrée libre. www.imagesingulieres.com

Maison de l’image documentaire. Ancien collège Victor-Hugo, 04-67-18-27-54.


Inaugurer la plus belle plage du Sud
Voilà quatre ans démarrait le plus gros chantier des rives de la Méditerranée. Auparavant érodé, à la limite de la rupture, le cordon séparant la mer de l’étang de Thau déroule à présent une plage de sable fin de 12 kilomètres de longueur sur 70 mètres de largeur, d’un seul tenant, de Sète à Marseillan. Deux ans de travaux (qui devraient être terminés cet été) éloignent la route de la mer, remplacent le bitume par des dunes dignes de la célèbre Supplique pour être enterré à la plage de Sète, de Brassens.

On y va à vélo, à pied ou, si l’on est motorisé, on y accède par l’un des trois parkings. Adieu, hordes de camping-cars plantés le long d’une route qui frôlait la serviette des baigneurs.

A mi-chemin, on hésite entre deux nouvelles paillotes qui nous transportent direct aux Maldives: à droite, la Ola, qui berce ses soirées de tranquilles rythmes afro et jazzy sous un dais de voile. A gauche, ACD, ronde case en bois, vibre au son du festival Worldwide, qui rassemble les meilleurs DJ de la planète.

Le 10 juillet, on s’immisce dans la grande Beach Party -dix-huit heures non-stop de son jazzy mené par l’excellent mixeur Rainer Trüby.

La Ola, plage de la Corniche, 04-67-53-07-14.

ACD, 1401, route d’Agde, 04-67-43-56-99. Festival Worldwide, du 6 au 10 juillet, www.worldwidefestival.com

Déguster tielles et bourrides
Un pied dans la grande bleue, l’autre dans l’étang de Thau, Sète a su inventer sa propre tambouille -un peu de safran par-ci, beaucoup d’ail par-là- pour honorer crustacés et poissons. Les hot spots de la gastronomie sétoise:

Dès 16 heures, devant les halles de la criée, on guette le retour des chalutiers qui déversent baudroies, bonites, daurades dont s’emparent les restaurateurs jouant des coudes le long des canaux. Le mercredi, jour de grand marché, goûter une tielle dorée -chausson fourré de pouffre (poulpe), une onctueuse bourride de lotte, ou encore une craquante friture d’éperlans à l’aïoli.

Devant les étals, on hésite devant deux adresses immanquables: l’Entonnoir, tout au sel des joutes gouailleuses entre fromagers et maraîchers (commandez les yeux fermés, car tout est au top). Ou chez Philippe Vaudo: aussitôt assis, aussitôt gâtés d’huîtres de Bouzigues, sucrées, charnues, géniales avec un verre de picpoul-de-pinet, au nez d’agrumes.

On dîne chez Terre et mer, jeune adresse sétoise où le chef marie avec brio saint-jacques et chorizo, mitonne l’espadon en divine pâte feuilletée. Ou encore chez Loïc, gérant depuis peu du restaurant Au bord du canal: il a viré le congélateur et modifie l’ardoise au fil des heures – d’où un tartare de thon si frais qu’il se contente d’une lichette de sel.

Terre et mer, place du Souras-Bas, 04-67-74-49-43. Menu: 30 euros.

Au bord du canal, 9, quai Maximin-Licciardi, 04-67-51-98-39. A la carte: 25-45 euros.


Où se renseigner?
Office de tourisme, 60, Grand’Rue Mario-Roustan, 04-99-04-71-71.

www.ot-sete.fr

Comment y aller?
A/R Paris-Sète en TGV (3h40), à partir de 44 euros. SNCF, 3635, www.sncf.com.

Où dormir?
Hôtel de Paris, l’hôtel centenaire, laissé durant seize ans à l’abandon, s’est mué en un havre design, gardant quelques touches Art déco et son patio andalou, s’offrant un spa et des chambres monochromes, dont une rouge ultratonique.

A partir de 95 euros la nuit en chambre double. Petit déjeuner: 12 euros. 2, rue Frédéric-Mistral, 04-67-18-00-18. www.hoteldeparis-sete.com

Marie-Amal Bizalion

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