Après Le Louvre d’Abu Dhabi, le Centre Pompidou de Shanghai

La genèse du centre Pompidou : entre polémiques, guerres fratricides et légendes. © iStock

La France et la Chine ont conclu un partenariat pour établir un Centre Pompidou d’art contemporain à Shanghai, a annoncé mardi le président français Emmanuel Macron, lors d’une déclaration à Pékin aux côtés de son homologue Xi Jinping.

Le musée parisien, qui possède l’une des plus importantes collections d’art contemporain au monde, mène une intense politique d’ouverture à l’international, notamment en Asie.

Un protocole d’accord avait été signé à l’été 2017 avec le West Bund Group, un groupe public chinois. Le Centre Pompidou shanghaïen devrait ouvrir ses portes au printemps 2019. Il sera accueilli dans un édifice de près de 25.000 m2 conçu par l’architecte britannique David Chipperfield.

« Il s’agit d’un partenariat de coopération approfondie », conclu pour cinq ans et « juridiquement renouvelable », a indiqué à l’AFP le président du Centre Pompidou, Serge Lasvignes, joint par téléphone à Pékin. « L’objectif est de faire dialoguer l’art contemporain en Chine et en Occident ».

« Notre partenaire local assurera la gestion du musée. Le Centre Pompidou prêtera des oeuvres, organisera des expositions spécifiques et fournira des conseils en matière d’action éducative », a-t-il précisé.

Le concept de « Centre Pompidou provisoire » est testé depuis mars 2015 à Malaga (Espagne). Cette première implantation à l’étranger doit durer cinq ans. L’objectif est de la décliner en Asie.

Le batiment Citröen à Bruxelles qui abritera bientôt l'antenne belge du Centre Pompidou
Le batiment Citröen à Bruxelles qui abritera bientôt l’antenne belge du Centre Pompidou© Belgaimage

Le Centre Pompidou Shanghai est « un projet culturel spécifique ». « On ne travaille pas avec la scène chinoise comme à Malaga ou à Bruxelles« , où un espace doit également être créé en 2020, a souligné Serge Lasvignes.

Le Centre Pompidou est le grand musée mondial le plus offensif à l’international. Outre Shanghai et Malaga, il avait annoncé en 2016 un projet d’implantation à Séoul, toujours en discussion.

Cette politique du musée français vise à valoriser son savoir-faire et sa collection, une des plus importantes du monde après celle du MoMA à New York.

Le projet de Shanghai « permet aussi, selon le patron du centre, d’acquérir une connaissance de la scène chinoise, de repérer les artistes de demain, et de donner plus de place à cette scène à Paris ».

Inauguré en 1977 à Paris, le Centre Pompidou, établissement public culturel national qui porte le nom de l’ancien président français Georges Pompidou (1969-1974), conserve près de 120.000 oeuvres d’art.

Le Louvre a lui aussi entamé son développement international: il est impliqué dans l’ouverture aux Emirats arabes unis du « Louvre Abou Dhabi » qui expose des oeuvres de musées français (Pompidou, Guimet, Quai Branly, Orsay…). Le Louvre, premier prêteur, a cédé l’utilisation de sa « marque » pour 30 ans et six mois moyennant une redevance de 400 millions d’euros.

Adepte de cette « diplomatie des musées », M. Macron avait inauguré le Louvre d’Abou Dhabi en novembre.

Emmanuel Macron a par ailleurs annoncé mardi qu’une édition des Rencontres photographiques d’Arles serait organisée dans la ville de Xiamen (est de la Chine).

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